Marie-Hélène Sansfaçon est présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des restaurants de l’Assemblée nationale–CSN depuis mai 2022. Elle occupe un poste de cuisinière au restaurant Le Parlementaire depuis 20 ans. Elle nous explique pourquoi elle et ses collègues ont choisi d’adhérer à la CSN.
On était syndiqués avec une organisation qui ne nous offrait pas tous les outils nécessaires pour mener à terme notre négociation à notre satisfaction. On ne sentait pas d’appui, on était vraiment déçus, surtout durant les trois dernières années. On s’est donc dit que ça suffisait : il nous fallait un syndicat avec du mordant. On voyait d’autres syndicats affiliés à la CSN qui luttaient et qui obtenaient de très bonnes conditions de travail. C’est pas la CSN qui est venue nous chercher, c’est nous qui sommes allés à elle et on savait très bien pourquoi.
« Il faut dire qu’on était pas mal loin derrière les salaires versés à des collègues du Hilton avec qui on s’est comparés. On voulait des augmentations conséquentes qui allaient corriger cette disparité dans le secteur. »
Une négociation qui traînait
Les employé-es du restaurant de l’Assemblée nationale se sont joints à la CSN en mai 2022, après deux ans d’une négociation qui n’avançait pas. En mars 2023, ils ont exercé deux jours de grève durant une session parlementaire et c’est là que l’exercice de leur rapport de force a porté fruit. « Notre entente de principe, qui a été acceptée à 95 %, prévoyait pour les cuisinières et les cuisiniers une augmentation de 2 % pour 2020 et 2021, un rattrapage salarial de 19 % rétroactif au 1er janvier 2022 et un dernier 2 % pour les six derniers mois de 2022, ce qui nous donnait une hausse de 25 % au total. »
Même s’ils ne sont qu’une trentaine de membres, ils sont vraiment satisfaits de l’appui qu’ils ont reçu durant leur négociation. « C’était ça pour nous, l’idée d’avoir un vrai syndicat qui te soutient dans tes efforts pour améliorer tes conditions de travail. La machine de la CSN a mis à notre disposition toutes les ressources dont on avait besoin et c’est ça qui a fait changer les choses. »