PHOTO Pascal Ratthé, Collaboration Spéciale

Contrats fédéraux

La CSN salue l’inclusion du chantier Davie dans la Stratégie nationale en matière de construction navale

La CSN tient à saluer l’inclusion officielle annoncée aujourd’hui à Lévis, du chantier Davie dans la Stratégie nationale en matière de construction navale (SNCN). « C’est une excellente nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs que nous représentons, mais également pour le Québec », s’est réjouie Caroline Senneville, présidente de la CSN.

L’inclusion dans la SNCN ouvre la porte à des contrats fédéraux évalués à plus de 10 milliards de dollars qui échappaient jusqu’à maintenant au Québec. « L’annonce d’aujourd’hui met un terme à une injustice historique que nous avons dénoncée sur toutes les tribunes depuis 2011 », ajoute la présidente de la CSN, « c’est toute une filière industrielle qui peut enfin respirer et envisager l’avenir avec optimisme. »

Jean Blanchette, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) et porte-parole des deux autres syndicats de l’entreprise, a toujours cru au potentiel de la Davie. « Ça fait plus de quarante ans que je travaille à la Davie, comme la plupart de mes camarades de travail, je me suis accroché malgré les faillites et les passages à vide parce que je croyais à l’avenir du chantier », explique-t-il, « je voudrais d’ailleurs remercier tous les collègues qui y ont cru autant que moi, qui ont peut-être pris leur retraite aujourd’hui, mais qui ont mis tous les efforts au fil des ans et qui ont permis de garder le chantier ouvert. » Le syndicaliste est heureux de penser que les jeunes qui commencent n’auront pas à vivre les difficultés qu’a connues sa génération. « Avec l’annonce d’aujourd’hui, on sait qu’il y aura du travail au chantier pour au moins une génération de travailleuses et de travailleurs, sinon plus, ça va de nouveau être possible d’y faire sa carrière sans interruption majeure », se réjouit-il.

« On a réussi à ramener les conditions de travail en tête de peloton dans la région lors des dernières négociations, ce qui est une bonne chose et augure bien pour l’avenir », estime Jean Blanchette, « mais nous comptons demeurer vigilants malgré tout et poursuivre notre mission syndicale de protection des droits et des intérêts des travailleuses et des travailleurs. »

« Il faut célébrer les victoires, c’est important, et aujourd’hui c’est une grande victoire », poursuit Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (CSN). « Nous sommes fiers d’avoir accompagné les syndicats du chantier et l’entreprise dans cette bataille pour la reconnaissance et l’inclusion », dit-il, « soyez assurés que la CSN et ses composantes seront là également pour la suite et les autres batailles à mener. » Le syndicaliste cite notamment les enjeux de recrutement dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, mais également ceux liés à l’organisation du travail. « Il reste du travail à faire et on a bien l’intention de le faire en collaboration avec les syndicats et l’employeur. »

« On a beaucoup mis l’accent sur “les grands hommes” dans les derniers jours, que ce soit les politiques qui ont fait des représentations et accompagné l’entreprise ou encore les propriétaires qui ont cru au chantier et y ont investi, et c’est normal », ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « mais j’aimerais que l’on ait une pensée aujourd’hui pour les générations de travailleuses et de travailleurs qui se sont succédé à la Davie. » Pour la présidente du conseil central, ça devrait être eux les vrais héros de l’histoire ! Elle poursuit : « qui a fait des sacrifices négo après négo pour sauver le chantier ? Qui s’est donné corps et âme pour faire de ce chantier le meilleur en Amérique du Nord ? Ce sont les travailleuses et les travailleurs. »

« Depuis près de 75 ans, des générations de syndicalistes affiliés à la CSN ont défendu leurs collègues puis l’outil de travail lui-même, le chantier, pour maintenir en vie une tradition de construction navale plus que centenaire, il y a de quoi être fiers », conclut Barbara Poirier, « ce n’est pas la fin de l’histoire, loin de là, c’est un nouveau chapitre qui commence et que nous allons écrire ensemble. »

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