Réunies en assemblée, hier soir, les personnes chargées de cours de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) à Gatineau, à Saint-Jérôme et à Montréal se sont dotées d’un mandat de grève générale illimitée dans une proportion de 93 %. Ce pourcentage élevé souligne à grand trait la déception des 700 membres face aux dernières offres patronales discutées à la table de négociation.
Dans un contexte d’inflation galopante, les offres de l’Employeur correspondraient à une baisse substantielle du pouvoir d’achat des membres. Selon les projections, cette baisse équivaudrait à un retrait de plus de 9 % de ce pouvoir d’achat au terme de la convention collective en 2025. Les personnes chargées de cours ont donc décidé d’intensifier leur lutte jusqu’à la grève générale illimitée pour obtenir des conditions de travail décentes plutôt que d’accepter un ticket pour un appauvrissement inacceptable.
Cette décision de l’Assemblée survient après une campagne intensive de mobilisation afin que les personnes chargées de cours obtiennent une meilleure reconnaissance de leur rôle de pilier à l’UQO. Rappelons qu’ils donnent plus de 70 % des cours de premier cycle, 30 % des cours de deuxième cycle ainsi que près de 10 % au troisième cycle, et ce, dans les deux campus. Si certaines avancées ont été réalisées à la table de négociation, la question salariale est désormais au cœur du litige.
Les personnes chargées de cours de l’Université du Québec en Outaouais sont sans convention collective depuis 14 mois.
Citations
– MARIE-JOSÉE BOURGET, Présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQO (SCCC-UQO–CSN)
« En plus de subir la précarité, l’UQO choisit de nous appauvrir pour dépenser dans le béton en réinvestissant son surplus de 15 millions de dollars dans la brique. La direction va “frapper un mur”. L’Université ne peut pas se passer de nous ! »
– CHRISTINE GAUTHIER, Vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université
« La lutte des personnes chargées de cours de l’Université du Québec en Outaouais est cruciale pour tous les syndicats qui négocient actuellement de manière coordonnée dans les universités québécoises. Les gains réalisés ici se répercuteront ailleurs. Pour cette raison, notre Fédération, qui représente douze syndicats universitaires au Québec et près de 11 000 personnes chargées de cours, met tout son poids dans la balance. »
– ALFONSO IBARRA RAMIREZ, Président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN (CCSNO–CSN)
et
– CHANTAL MAILLÉ, Présidente du Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides–CSN (CCSNL–CSN)
« Sous-payer ceux et celles qui donnent la majorité des cours de premier cycle à l’UQO risque de faire fuir ces cerveaux vers d’autres établissements. Or, les campus de l’Outaouais et des Laurentides sont au cœur de la vitalité de nos régions. Grâce à la qualité du savoir transmis par les personnes chargées de cours, l’Université contribue à retenir la population étudiante chez nous. Il faut protéger cet acquis. »