Réunis en assemblée générale ce 3 février en début d’après-midi, le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN et le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN ont respectivement voté à 100 % et à 96 % par voie de scrutin secret, en faveur d’un mandat de grève générale illimitée à déclencher au moment jugé opportun.
« Même si nous avons une rencontre avec l’employeur et la conciliatrice ce samedi, nous avons décidé démocratiquement de nous munir de ce mandat de grève générale illimitée. Nous avons des demandes qui sont légitimes et nos membres nous ont signifié aujourd’hui qu’ils y tiennent mordicus, déclare Hélène Thibault, présidente du Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN, porte-parole pour les deux unités. Nous voulons le respect de notre convention collective, il nous faut de meilleurs salaires pour régler les disparités salariales importantes entre nos deux unités et surtout, nous tenons à la garantie de 25 heures de travail par semaine pour toucher un revenu décent. Nous demandons toujours d’être rémunérés pour toutes les heures réellement travaillées, incluant le temps d’attente, les problèmes de circulation, les pannes et le remplissage des réservoirs de carburant. »
Les deux syndicats ont déclenché un arrêt de travail lundi dernier, au matin du 30 janvier.
« Ces travailleuses et ces travailleurs transportent chaque matin ce que nous avons de plus précieux, nos enfants, vers leur milieu éducatif. Leurs responsabilités sont très grandes et malgré celles-ci, leur travail n’est ni valorisé ni reconnu. La preuve en est que dans le contexte actuel de rareté de main-d’œuvre, de problèmes d’attraction, de rétention et d’inflation, les salaires proposés actuellement par l’employeur sont nettement insuffisants, déclare Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. J’ai juste un conseil pour cet employeur et pour tous les autres transporteurs qui sont témoins de la lutte de ces salarié-es : offrez un salaire décent et des conditions respectueuses et vous allez le régler à la source le problème. »
« Nous rappelons que, cette semaine, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu afin d’appuyer nos revendications dans le transport scolaire en soulignant que les chauffeurs doivent avoir leur juste part, ajoute Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). La lutte que ces femmes et ces hommes mènent en ce moment, c’est la lutte de toutes les conductrices et de tous les conducteurs du Québec et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur dû. »
« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.
À propos
Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, partageant le même établissement et les mêmes propriétaires, le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN regroupe une quinzaine de membres alors que le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN en compte 70. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.