Aujourd’hui, au Palais de justice de Montréal, quelque 150 lock-outé-es de Rolls-Royce Canada plaideront non coupable à des accusations d’outrage au tribunal portées par l’entreprise. Il s’agit d’une nouvelle tentative de Rolls-Royce pour déstabiliser et intimider les salarié-es qui osent refuser le gel des salaires et la fermeture de leur régime de retraite à prestations déterminées exigés par l’entreprise. Le lock-out des 530 travailleuses et travailleurs de Rolls-Royce Canada sévit depuis le 15 mars 2022.
« Ce nouveau recours déposé par Rolls-Royce nous apparaît infondé, explique la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce ont respecté scrupuleusement les lois de même que les injonctions qui ont été émises. Ils ne se laisseront pas intimider par l’entreprise. C’est pourtant Rolls-Royce qui bafoue les lois du Québec, notamment en ayant recours à des briseurs de grève, ce que l’entreprise a dû reconnaître récemment devant le Tribunal administratif du travail (TAT). »
Dans sa poursuite, Rolls-Royce allègue que les salarié-es ont contrevenu à certaines injonctions en manifestant… dans des parcs ! Les injonctions en question limitent le nombre de piqueteurs pouvant se trouver à dix mètres de la résidence d’un cadre. Or, les rassemblements se sont déroulés à bien plus grande distance que celle exigée par le tribunal.
« Rolls-Royce fait preuve de beaucoup de créativité pour trouver des moyens de mettre la pression sur nous en espérant que nous rentrerons à genoux, déplore le président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada–CSN, Frédéric Labelle. Si elle en faisait autant à la table de négociation, ce conflit serait réglé depuis longtemps ! Le succès de Rolls-Royce, la réputation mondiale d’excellence de notre usine ne sont pas tombés du ciel : ce sont les fruits de notre travail, de notre engagement. Nous réclamons notre juste part. Nous n’abandonnerons pas ! »
Rappelons que Rolls-Royce Canada, qui se spécialise dans l’entretien des moteurs d’avion, veut imposer deux années de gel salarial à ses 530 salarié-es et mettre fin au régime de retraite à prestations déterminées. De leur côté, les travailleuses et les travailleurs demandent un contrat de travail de cinq ans et veulent notamment éliminer les clauses « orphelin » du régime de retraite et de l’assurance collective, améliorer les salaires et les horaires de travail et bonifier les congés. La convention collective est échue depuis mars 2020.