« Vous méritez une convention collective digne de la job que vous faites », leur a d’abord dit Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CSN). « L’employeur vante vos mérites, mais ces beaux mots-là doivent se traduire par un salaire décent. »
À l’heure actuelle, un peu plus de 300 employé-es font rouler une usine qui pourrait en employer 400. « Ça veut dire des heures qui se prolongent et des lignes de production qui accélèrent, a-t-elle ajouté. Bridor n’est pas capable d’embaucher du personnel parce que ses salaires sont ridicules. » Par exemple, un nouvel aide-boulanger commence à moins de 17 $ l’heure.
Pour un salaire comparable au reste de l’industrie
Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce (FC–CSN), a rappelé que le propriétaire de Bridor, le groupe du milliardaire français Louis Le Duff, est la 53e fortune d’Europe.
« En 2020, sa fortune personnelle était de 2,1 milliards de dollars américains. Mais il n’a pas d’argent pour reconnaître les travailleurs qui ont fondé Bridor. Ailleurs, dans l’agroalimentaire, on négocie des augmentations de salaire de 20 à 30 % sur cinq ans. Il n’y a pas de raison que Bridor fasse exception. »
La présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville, est venue elle aussi saluer les lock-outé-es, « au nom des 325 000 membres de la CSN de toutes les régions et de tous les secteurs ».
La CSN ne les laissera pas tomber
« Vous mettez du pain sur notre table, a-t-elle lancé. Vous méritez d’avoir l’argent pour mettre du pain sur la vôtre. Ce n’est pas vrai qu’il faut s’appauvrir en travaillant. Ce n’est pas dans ce type de société là qu’on veut vivre. »
« Vous avez eu le courage de prendre un vote de grève, a-t-elle rappelé. Et l’employeur vous a mis en lock-out au bout de 13 minutes. La CSN va vous appuyer, a-t-elle promis. On va aller aussi loin que vous voulez aller. Et on ne vous laissera pas tomber. »
Dernier à prendre la parole, Cheikh Fall, président du syndicat local, a rappelé que « les travailleuses et les travailleurs de Bridor sont irremplaçables. »
Bridor risque gros
« Durant l’une des plus graves crises de main-d’œuvre de l’histoire du Québec, cet employeur prend le risque de mettre 300 employé-es en lock-out, a-t-il souligné. Il les met à la disposition d’autres employeurs qui payent bien mieux que Bridor. »
« J’ai grandi dans un pays qui était une colonie de la France, a-t-il ajouté. Je connais trop bien l’arrogance française. Mais ici, on est au Québec. On ne laissera pas Bridor prendre l’argent des Québécoises et des Québécois pour financer ses projets ailleurs dans le monde. »