Les travailleuses et les travailleurs de l’entrepôt de Lévis du distributeur alimentaire Colabor sont en grève cette semaine pour la première fois de leur histoire. Les syndiqué-es exigent le respect et un salaire compétitif. Des services essentiels pour une partie des clients sont maintenus.
« Il n’y a jamais eu de grève ici à Colabor, nous avons toujours répondu présents depuis le début de la pandémie mais notre patience a atteint ses limites, » explique André Boisvert, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Colabor Lévis (CSN). « Nous exigeons le respect de la part de notre employeur et la juste reconnaissance de la valeur de notre travail. »
La question du salaire est au cœur du litige qui oppose le syndicat à l’employeur. « Actuellement, nos salaires sont équivalents au salaire d’embauche chez les compétiteurs, » précise le président du syndicat, « l’employeur ne s’aide vraiment pas et ne nous aide vraiment pas en période de pénurie de main-d’œuvre. »
Un travail essentiel
« Les travailleuses et les travailleurs de Colabor font un travail qui est essentiel : en plus de la distribution pour la vente au détail et pour différents services alimentaires (cafétérias, restaurants, hôtels, etc.), ils approvisionnent une foule d’institutions de première ligne comme des centres de détention, des hôpitaux, des écoles, des CPE et des résidences pour personnes âgées, » révèle Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Ce travail doit être reconnu à sa juste valeur; il faut respecter les gens qui l’effectuent, et ça, ça passe par un meilleur salaire et de bonnes conditions de travail. »
D’ailleurs, en raison d’une lettre d’entente actuellement débattue au Tribunal administratif du Travail (une décision est attendue vendredi), des services essentiels sont maintenus par les grévistes auprès de certains clients. « C’est sûr qu’on va continuer de fournir le même service impeccable auquel ils sont habitués pour les clients gouvernementaux et le réseau de la santé, » assure André Boisvert.
Encore temps de régler
Pour l’instant, le syndicat a un mandat de grève de sept jours et le travail devrait reprendre normalement dimanche prochain; il ne s’agit donc pas d’une grève générale illimitée. « La grève cette semaine c’est un avertissement, on veut montrer qu’on est sérieux, » dit le président du syndicat. « C’est encore possible d’éviter un long conflit, nous sommes disponibles en tout temps pour négocier si l’employeur est prêt à bouger. »
« Le conseil central et la CSN suivent le dossier de prêt, » conclu Barbara Poirier, « le syndicat peut compter sur notre appui et notre solidarité pour la suite des choses. On est prêts à faire ce qu’il faut pour que ces travailleuses et travailleurs aient une bonne convention collective et un salaire à la hauteur de la qualité et de l’importance de leur travail. »