La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue la création du programme de formation de courte durée pour les éducatrices en CPE annoncée ce matin par les ministres Lacombe et Boulet. Les organisations soulignent par contre qu’il s’agit d’un geste encore bien insuffisant pour remédier aux graves problématiques vécues dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.
« Lorsqu’un programme comme celui-là est mis en place, c’est que les acteurs d’un milieu reconnaissent qu’il faut agir pour remédier à la pénurie de main d’œuvre. La CSN espère que cette annonce n’est que le premier pas et que d’autres interventions suivront pour permettre au réseau de créer les 51 000 places actuellement manquantes », indique Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.
Pour la FSSS–CSN, il faut aussi agir sur les conditions de travail et salariales. « Si on veut attirer et retenir vers la profession, il faut offrir de meilleures conditions. Si on ne le fait pas, on risque de voir les personnes qui suivront cette formation quitter quand elles constateront sur le terrain les exigences de la profession et les conditions offertes en contrepartie », ajoute Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
Bien que les organisations syndicales conviennent de la gravité des problèmes de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre dans le secteur des services de garde éducatifs à l’enfance, elles s’inquiètent d’une potentielle remise en question, à long terme, de la formation de base exigée pour les travailleuses et les travailleurs des services de garde éducatifs à l’enfance. La CSN réitère l’importance du diplôme d’études collégiales comme formation qualifiante pour les éducatrices dans les services de garde éducatifs à l’enfance. Ces mesures doivent donc être temporaires.
« Après des années de négligence et de sous-financement des services de garde éducatifs à l’enfance, on se voit aujourd’hui contraint d’apporter des solutions dans l’urgence. Les mesures temporaires annoncées aujourd’hui ne pourront jamais se substituer aux véritables solutions aux problèmes de rareté de main-d’œuvre : des augmentations de salaire tangibles et une amélioration concrète des conditions d’exercice de la profession », de conclure les deux porte-paroles.
Rappelons que le gouvernement Legault a annoncé la semaine dernière qu’il n’investirait pas dans le réseau les six milliards de dollars que le Québec recevra dans la foulée de la création du programme fédéral de services de garde éducatifs à l’enfance, ce que la CSN et la FSSS–CSN ont dénoncé.