Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de McKesson Drummondville–CSN est outré par le fait que la compagnie entretienne une disparité majeure de traitement entre les salarié-es de Drummondville et ceux de Montréal ou de Québec, alors que leur travail est passablement le même. Le syndicat espère profiter de la négociation en vue du renouvellement de la convention collective échue depuis février 2020 pour rétablir la situation.
Le syndicat, qui a analysé près d’une dizaine de conventions collectives dans le cadre du processus de négociation, se dit renversé par l’ampleur du fossé qui les sépare avec leurs collègues du secteur du commerce de gros. « C’est une différence salariale honteuse qui s’élève en moyenne à 24 % en notre défaveur », plaide Serge Alain Sipowo, président du syndicat. Au sein même du réseau McKesson, l’employeur offre des salaires de près de 5 $ plus élevés pour l’entrepôt de Montréal et près de 4 $ pour celui de Québec. « C’est tellement méprisant et insultant, nous faisons un travail tout aussi essentiel que les centres de distribution de Montréal et de Québec; notre travail fait partie d’un tout et nous offrons un service tout aussi de qualité qu’ailleurs! » lance M. Sipowo.
Le Conseil central du Cœur du Québec–CSN est insulté par la teneur des propos de l’employeur à la table de négociation pour justifier ces écarts salariaux majeurs. Selon la compagnie, il est tout à fait normal que les salaires offerts par McKesson à Drummondville soient moindres qu’ailleurs.
« Leurs arguments transpirent le mépris et la condescendance, il peut parfois être normal qu’en raison de différents facteurs on retrouve des écarts salariaux, mais rien ne justifie des chiffres de cette ampleur », s’insurge Paul Lavergne, président du CCCQ–CSN. « C’est non seulement une attaque envers tous leurs salarié-es, mais aussi envers l’ensemble de la population ».
Le syndicat rappelle que les demandes salariales n’ont même pas pour effet de rattraper le centre de Montréal ou de Québec, mais minimalement de réduire le fossé entre les trois centres. « Nos demandes sont raisonnables, certes elles sont importantes, mais il faut donner un sérieux coup de barre si on veut mettre un terme à cette disparité », renchérit M. Sipowo.
Paul Lavergne désire s’adresser aux dirigeants de McKesson Canada : « C’est l’histoire d’une multinationale milliardaire qui débarque à Drummondville pensant avoir à faire avec du cheap labor. Un certain moment, les salarié-es ont dit C’est assez!, qu’est-ce qu’ont fait les dirigeants? C’est là où nous en sommes aujourd’hui et la balle est dans le camp de l’entreprise. »