Réunis en assemblées générales au cours des dernières semaines, les travailleuses et les travailleurs des services publics de la région de l’Estrie, membres de la CSN, ont voté massivement en faveur d’un mandat d’augmentation des moyens de pression et de planification de la grève à exercer au moment jugé opportun. « C’est un message on ne peut plus clair qu’envoie aujourd’hui le personnel des réseaux : nous ferons ce qu’il faut pour que le gouvernement prenne ses responsabilités et agisse réellement pour que la crise dans les services publics se résorbe », lance Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE–CSN).
En négociation avec le Conseil du trésor depuis plus d’un an, les travailleuses et les travailleurs tiennent à rappeler que cette crise qui sévit actuellement dans les réseaux existait bien avant la pandémie : « Ce sont des décennies de négligence gouvernementale qui nous ont menés là où nous sommes présentement. Mais, après plus de deux ans au pouvoir, M. Legault ne peut plus rejeter la faute uniquement sur ses prédécesseurs. Lui qui ne cesse de répéter que les réseaux étaient fragilisés avant la crise de la COVID doit maintenant s’engager à faire partie de la solution, en donnant des mandats à ses porte-paroles aux tables de négociation pour qu’on puisse enfin relever les services publics », ajoute M. Beaudin.
À la sortie des assemblées générales des syndicats de la région de l’Estrie, le constat des travailleuses et des travailleurs est sans appel : les offres actuelles du gouvernement sont nettement insuffisantes. Pour le président du CCSNE–CSN, il est impératif que M. Legault et ses ministres responsables prennent acte du rejet catégorique de leurs offres : « Presque rien pour améliorer les conditions de travail et environ 5 % d’augmentation de salaire sur trois ans. On ne règlera rien avec si peu. Ça prend un vrai coup de barre si on veut réussir à attirer et à retenir les centaines de milliers d’hommes et de femmes qui tiennent le Québec à bout de bras dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux. »
C’est dans une moyenne de plus de 90 % que les travailleuses et les travailleurs du secteur public CSN de l’Estrie ont voté en faveur de l’intensification des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève. Ils interpellent aussi la population du Québec : « C’est pour l’ensemble des Québécoises et des Québécois qu’on se bat. Collectivement, on mérite mieux que ces services publics qui s’écroulent. Délestage massif dans le réseau de la santé et des services sociaux, réussite scolaire en péril pour de nombreux élèves et étudiants… On mérite beaucoup mieux. Le gouvernement doit agir, maintenant ! », conclut Denis Beaudin.