Après deux rencontres de négociation infructueuses les 18 et 23 juin, les responsables de service de garde (RSG–CSN) n’ont d’autre choix que de dénoncer le manque de volonté du gouvernement à offrir un minimum d’espoir aux milliers de femmes qui portent le réseau à bout de bras. Ce constat oblige les RSG à remettre en cause la pertinence de poursuivre le processus de négociation, alors que le gouvernement persiste et signe avec des offres qui vont accentuer l’exode des RSG vers d’autres professions.
« Il est tout simplement impensable de continuer à se présenter de bonne foi à une table de négociation, à faire des contre-propositions, à démontrer une volonté d’avancer et à se heurter continuellement au même discours. C’est tout le temps la même approche, nos demandes monétaires sont systématiquement écartées et ne sont pas considérées. Les RSG ferment leurs milieux par centaines depuis le début de l’année et le ministère de la Famille semble déjà être en vacances au lieu de chercher activement des solutions à l’impasse actuelle. La pénurie de places, elle, ne prendra pas de vacances. Lorsque la crise sera bien installée et que les parents du Québec seront mal pris, il faudra se souvenir que ce gouvernement a manqué de vision », commente Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.
« Pour négocier, il faut une volonté d’avancer et de travailler ensemble. Les RSG–CSN ont cette volonté, mais il est maintenant clair que le gouvernement, le ministère de la Famille et le Conseil du trésor choisissent d’abandonner le réseau de services de garde en milieu familial. Je souhaite qu’on se souvienne collectivement que nous avons tiré la sonnette d’alarme. Le réseau est en train de s’effondrer. Lorsqu’il sera en ruine, nous n’aurons pas à chercher les responsables très loin. D’ici là, nous allons laisser un peu de temps à la nouvelle présidente du Conseil du trésor, peut-être fera-t-elle preuve de leadership en faisant descendre des directives plus positives à la table de négociation », ajoute Lucie Longchamps, vice-présidente du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
Les RSG–CSN annulent la grève prévue le 25 juin et se concentreront au cours des prochains jours sur l’élaboration de leur plan d’action de mobilisation en vue d’obtenir une entente respectueuse et digne du travail qu’elles exécutent au quotidien.