« Une chance qu’on a une diminution des appels. » C’est le son de cloche des répartiteurs et des répartitrices ainsi que des répondantes et des répondants médicaux d’urgence (RMU). Avec les nouveaux protocoles mis en place pour la COVID-19, la durée des appels s’est accrue d’une minute, passant d’environ trois minutes et demie à quatre minutes et demie. Étant des intervenants de première ligne, avant même l’intervention des paramédics, les RMU doivent s’assurer de bien cerner la situation afin d’éviter de mettre les personnes en danger et, dans la situation présente, de les exposer à des cas suspectés de COVID-19.
« Une minute, pour nous, c’est très long », souligne Marjorie Guay, RMU à Québec. « Ce qui nous a aidés, c’est la diminution des appels à l’échelle du Québec. Les gens ne sortaient plus, on recevait moins d’appels pour des chutes, des accidents, des pertes de connaissance. Avec le déconfinement, ça remonte en flèche. »
Comme pour plusieurs corps d’emplois en santé et services sociaux, les RMU souffraient d’une pénurie de personnel depuis un bon moment. À Québec, pour s’assurer de pouvoir combler les besoins, on a décidé de suspendre les libérations syndicales. Heureusement, plusieurs embauches ont eu lieu dans les dernières semaines.
Ce qui inquiète cependant Marjorie Guay, c’est le déconfinement. « Quand les gens recommenceront à sortir, dans le contexte de notre protocole de pandémie, ça risque de créer une réelle surcharge. On a demandé qu’un protocole Oméga soit mis en place afin de nous permettre de faire un centre de triage secondaire et de réorienter les appels ne nécessitant pas une ambulance vers le 811, et de répondre en priorité aux appels qui requièrent des paramédics. »