Plan d’action pour l’attraction des PAB et des ASSS

Un plan gouvernemental qui fait la sourde oreille aux solutions du personnel

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la ministre McCann a raté une belle occasion d’écouter les solutions des préposé-es aux bénéficiaires (PAB) et des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) avec son plan d’action. Si l’intention gouvernementale d’agir face à la crise est louable, les mesures annoncées ne permettront pas à elles seules de résorber la pénurie de 32 000 préposé-es aux bénéficiaires qu’il sera nécessaire d’embaucher dans les cinq prochaines années.

Un plan gouvernemental sans les principales concernées
La pénurie de PAB et d’ASSS prend une ampleur inégalée et s’accentuera dans le futur, notamment parce que la moyenne d’âge des préposé-es du réseau est élevée (plus de 55 % sont dans la tranche d’âge entre 40 et 64 ans). Malgré les nombreux appels, la ministre dépose un plan sans avoir pris en compte l’avis des préposé-es aux bénéficiaires, des ASSS et de la FSSS-CSN, qui représente la grande majorité de ces travailleuses et travailleurs.

Pour la FSSS-CSN, le plan annoncé manque d’envergure et n’annonce pas de nouvelles mesures concrètes pour mettre fin à la pénurie :

  • Le plan illustre la désorganisation du MSSS, alors que plusieurs mesures concernent la collaboration entre différents ministères et organismes publics.
  • Aucun ajout de sommes pour faire plus que ce qui a déjà été annoncé par le gouvernement dans les derniers mois et qui n’a pas permis de mettre fin à la pénurie.
  • Bien que le plan mentionne que les PAB et les ASSS font partie intégrante des équipes de soins, les mesures ne permettent pas de concrétiser le tout.
  • Le MSSS présente comme siens des gains arrachés de hautes luttes par les syndicats dans les récentes négociations locales.

« Le gouvernement est enfin forcé d’agir face à la crise inégalée des préposé-es aux bénéficiaires et des ASSS. Le problème, c’est que la seule chose qu’on ne voit pas dans le plan du MSSS, ce sont les principales concernées. On y trouve plein de belles mesures de gestionnite aiguë, mais pas grand-chose pour améliorer les conditions de travail. Et encore moins pour faire une chose pourtant simple : écouter les PAB et les ASSS », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Les solutions des préposé-es aux bénéficiaires et des ASSS
Les sondages dévoilés par la FSSS-CSN dans les derniers mois démontrent l’urgence d’agir pour changer les choses, alors que :

  • 74 % des préposé-es aux bénéficiaires et 60 % des ASSS vivent une détresse psychologique élevée ;
  • Plus de 40 % des PAB ont fait du temps supplémentaire obligatoire (TSO) au cours des 12 derniers mois ;
  • Plus de 90 % des PAB et des ASSS sont constamment pressés par le temps à cause d’une forte charge de travail.

Les nombreux travaux de la FSSS ont permis de donner la parole aux PAB et aux ASSS pour identifier les solutions qui permettraient de freiner leur surcharge de travail et d’attirer et retenir du personnel. Parmi ces solutions, à noter :

  • L’embauche de personnel et la réduction de la charge de travail ;
  • L’intégration des préposé-es aux bénéficiaires et des ASSS dans les équipes de soins et miser sur des équipes de travail autonomes pour donner les soins ;
  • Rehausser des postes à temps partiel et garantir des heures au personnel ;
  • Augmenter les salaires des PAB des centres d’hébergement privés à 15 $ de l’heure.

La négociation du secteur public pour mettre fin à la pénurie
La CSN a déposé ses demandes pour la négociation du secteur public qui débute. Il s’agit d’un moment incontournable pour régler la pénurie de préposé-es aux bénéficiaires et d’ASSS. Parmi les demandes de négociation, plus de 30 permettraient de régler la pénurie, notamment :

  • Augmenter les salaires pour attirer et retenir le personnel (3 $ l’heure dès la première année de la convention collective, une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 % selon ce qui est le plus avantageux pour la deuxième et la troisième année) ;
  • Instaurer de la formation rémunérée en milieu de travail pour permettre à du personnel du réseau ou d’autres personnes de devenir préposés aux bénéficiaires ;
  • Investir des sommes pour rémunérer les préposé-es aux bénéficiaires qui forment le nouveau personnel ;
  • Instaurer les mécanismes de prévention pour freiner les arrêts de travail.

« La seule manière de régler la pénurie, c’est d’agir dans la négociation. Il y a 85 000 places en CHSLD à développer dans les 15 prochaines années. C’est une tâche immense ! Et on n’arrivera pas à donner les soins nécessaires si on n’améliore pas les conditions de travail et les salaires des préposé-es aux bénéficiaires et des ASSS. Le temps presse ! », de conclure Jeff Begley.

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