Négociation du secteur public

Les offres de la CAQ : appauvrir et asphyxier les services publics

« Le gouvernement ne comprend pas la nécessité de donner un coup de barre dès maintenant. Dans les services publics, rien ne va plus. Il y a urgence d’agir. » Ce sont les premières paroles lancées par la CSN après avoir pris connaissance des propositions du gouvernement en vue du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux, est insultée par les offres déposées ce matin par le Conseil du trésor. « Le gouvernement a raté l’occasion de reconnaître la valeur du travail accompli par le personnel des réseaux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour la CSN, il est clair que les offres salariales du gouvernement, qui sont de 1,75 % pour chacune des deux premières années, de 1,5 % pour la troisième année et de 1 % pour chacune des deux dernières années, sont nettement insuffisantes. « Les offres sur la table ne répondent absolument pas aux besoins. Pour bon nombre de travailleuses et de travailleurs des réseaux publics, le salaire actuel ne permet même pas de vivre décemment. Notre revendication d’une augmentation de 3 $ l’heure la première année vient répondre à ces besoins en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, tout en donnant un coup de barre pour toutes et tous. »

La CSN considère que le gouvernement caquiste, en tant que plus grand employeur du Québec, devrait montrer l’exemple plutôt que de poursuivre dans la même voie que ses prédécesseurs libéraux et d’appauvrir ses travailleuses et ses travailleurs. « Des hausses de salaire sous l’inflation, c’est inacceptable. Ne pas s’appauvrir en travaillant, s’assurer que la hausse des salaires couvre l’augmentation du coût de la vie, ça ne devrait même pas être un enjeu de négociation. C’est la base. Quant à la proposition du gouvernement de verser un montant de 1 000 $ non récurent, se limitant aux personnes étant au dernier échelon, c’est de la poudre aux yeux », ajoute Mme Senneville.

L’absence d’un engagement précis du gouvernement d’investir significativement pour apporter les changements qui s’imposent sur le terrain est aussi vivement dénoncée par la CSN. « Du côté des conditions de travail, nous sommes prêts depuis longtemps à mettre en œuvre des solutions pour améliorer la situation. Avec une augmentation de près de 25 % des absences pour maladie des travailleuses et des travailleurs du secteur public au cours des cinq dernières années, on se demande bien ce que ça prendra pour que le gouvernement réalise que la charge est devenue insoutenable et qu’il faut agir immédiatement. »

De plus, avec les coffres de l’État québécois qui débordent de surplus et une situation de rareté de main-d’œuvre qui entraîne déjà des pénuries dans divers emplois du secteur public, la CSN affirme que le gouvernement actuel a les moyens et le devoir de faire beaucoup mieux que ses prédécesseurs. « On dirait que M. Legault et ses ministres ne réalisent pas à quel point le manque de personnel affecte déjà les services. Il n’y a absolument rien dans ce qui a été déposé ce matin qui permet d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public. Ça devrait pourtant être la priorité du gouvernement », conclut Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

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