Ce midi, les travailleuses et travailleurs en grève du Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN ont manifesté devant le Centre des congrès de Québec qui reçoit tous les acteurs de l’industrie porcine au Québec dans le cadre du Porc Show.
« Nous rendons visite aux acteurs majeurs de l’industrie porcine du Québec pour leur signifier que la politique salariale d’Olymel dans les abattoirs appauvrit ses salarié-es. En 2005, nous avons subi une baisse de salaire de l’ordre de 5,40 $ l’heure. Sans cette baisse, notre taux horaire moyen serait de 25,92 $ au lieu des 19,91 $ touchés actuellement, de préciser Steve Houle, président du syndicat. Depuis ce temps, la prospérité actuelle d’Olymel, c’est sur notre dos qu’elle s’est bâtie. Nous demandons simplement une entente négociée avant la période des fêtes offrant cet ajustement salarial conséquent, qui suit, entre autres, les autres salaires versés dans les usines d’Olymel. »
L’an dernier, en plein contexte de rareté de main-d’œuvre, l’employeur avait consenti des augmentations de 5,25 $ l’heure pour garder ses mécaniciens. Malgré la pénurie de main-d’œuvre qui touche également les autres travailleurs de son usine, Olymel refuse toujours d’accorder les mêmes augmentations conséquentes à tous ses salarié-es de Princeville, ce qui lui cause des problèmes d’attraction et de rétention.
« Dans les faits, le Porc Show célèbre le contrôle d’Olymel sur l’industrie porcine québécoise. Or, pour acquérir ce contrôle, Olymel a réalisé des investissements massifs et des rachats d’entreprises à coups de centaines de millions de dollars. C’est bien beau investir dans le béton et les équipements mais s’il n’y avait pas 350 travailleuses et travailleurs à Princeville pour abattre, découper et désosser les 13 500 porcs qui sont reçus chaque semaine à cette usine, il n’y aura pas un sou de profit qui serait réalisé chez Olymel, de déclarer Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN. Comme nous le faisons déjà depuis sept semaines, nous allons déployer tous les efforts et tous les moyens légitimes pour que les travailleuses et travailleurs reçoivent leur juste part de ces profits, et ce, sans appauvrissement, ce qu’offre actuellement Olymel. »
« Qu’Olymel se le tienne pour dit : comme toutes les composantes de notre mouvement, le Conseil central du Cœur-du-Québec sera toujours solidaire des revendications des travailleuses et des travailleurs de Princeville. Nous serons donc l’épine dans le pied de cet employeur, tant et aussi longtemps qu’il n’entendra pas raison. L’an prochain, ce sera au tour du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Vallée-Jonction – qui se trouve sur ce territoire –, de négocier avec Olymel et nous démontrerons exactement la même solidarité à soutenir leur négociation », de conclure Mario Pellerin, vice-président, Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN.
En grève générale illimitée depuis le 28 octobre dernier, les grévistes poursuivent leurs moyens de pression dans le but de faire entendre raison à leur employeur, ainsi qu’à la Coopérative fédérée, qui possède Olymel.
Le Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN regroupe 350 membres affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) qui compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme. Ils sont également affiliés au Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN qui regroupe près de 17 000 membres réunis au sein de 130 syndicats de tous les secteurs d’activité.