Propulsé par la multiplicité des luttes qui le composent, le progressisme doit trouver – et plus tôt que tard – une manière cohérente d’unir ses forces afin d’opérer les changements sociopolitiques souhaités. C’est du moins l’une des leçons qui peuvent être tirées de Dire non ne suffit plus (Naomi Klein, 2017).
Bien que publié il y a deux ans et faisant largement écho à l’électrochoc qu’aura été l’élection de Donald Trump aux États-Unis, cette notion que le progressisme doit, plus que jamais, trouver le point de jonction entre ses diverses luttes demeure d’une criante actualité.
Cette idée est développée dans le dernier tiers de son livre et ouvre la voie à une introspection nécessaire de tout mouvement progressiste. Les luttes, aussi diverses soient-elles, font face à un certain nombre d’ennemis communs et le mouvement, au lieu de s’entredéchirer, a la responsabilité d’ouvrir un dialogue interne permettant la convergence et, ultimement, un meilleur rapport de force devant la résistance au changement et l’ampleur des défis auxquels nous faisons collectivement face.
Naomi Klein parle ainsi de la nécessité de créer un autre récit sur lequel l’ensemble des progressistes pourra bâtir les assises d’une lutte commune. Ils seront surtout aptes à profiter de la conjoncture favorable aux changements espérés. Pour cela, il faut se parler, même si, de prime abord, les intérêts peuvent sembler divergents.
Des exemples ? Des travailleuses et travailleurs de l’industrie du pétrole, réunis dans la même salle que des leaders autochtones et des militants écologistes. Les échanges sont chargés et difficiles, mais ils permettent d’aboutir à des propositions et des solutions inclusives. Le mandat est immense, mais l’urgence l’est tout autant.