Négociations

Transport scolaire : avancées historiques en Estrie

 Mobilisés plus que jamais, ces travailleuses et travailleurs du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN sont vraiment satisfaits des résultats obtenus dans le cadre de ces négociations.

Par Martin Petit

Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre qui menace le service à plusieurs endroits au Québec, des salarié-es du transport scolaire de cinq syndicats en Estrie viennent tout juste d’obtenir des règlements constituant des avancées historiques désormais incluses dans leurs nouveaux contrats de travail.

Mobilisés plus que jamais, ces travailleuses et travailleurs du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) sont vraiment satisfaits des résultats obtenus dans le cadre de ces négociations. Le fait est connu : il y a fort longtemps que nous revendiquons un salaire décent dans notre domaine. Or, la rareté de main-d’œuvre que nous vivons chaque jour impose une pression partagée entre les salarié-es et les employeurs. Ces derniers n’avaient donc plus le choix d’agir afin de garantir le service aux parents sous peine de perdre des contrats et nous, de perdre nos emplois », souligne Stephen Gauley, président du STT des Autobus La Sapinière–CSN et président du STS.

Un secteur au bord de la crise
Rappelons que, le 30 janvier dernier, 160 élèves avaient été laissés sur le bord de la route du fait qu’Autobus des Cantons ne trouvait pas de remplaçantes ou remplaçants ce jour-là, ne pouvant conséquemment pas assurer le transport scolaire pour ces élèves. Partout au Québec, les employeurs peinent à trouver la main-d’œuvre nécessaire au maintien de leurs activités courantes.

Un exemple concret
Début avril, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a envoyé une mise en demeure au transporteur Autobus Transco (1988) Inc. afin de lui signifier une possible rupture de contrat.

« Le 5 avril, nous avons reçu un mémo interne pour nous aviser que notre taux d’absentéisme mettait en péril les contrats que notre employeur détient avec la CSDM. Or, le réel problème, ce n’est pas qu’il y ait des absences, ce qui est normal dans toutes les entreprises, mais plutôt le fait que notre employeur, bien malgré lui, ne dispose pas de remplaçants pour faire face à ces absences. Nous nous retrouvons donc à recevoir cette menace de perdre notre emploi si la CSDM décide de retirer des circuits à notre employeur. En plus de ne pas recevoir une rémunération adéquate, qui tient compte du travail que nous accomplissons chaque jour d’école, nous devons porter le fardeau de cette rémunération trop faible pour attirer et retenir la main-d’œuvre dans notre secteur. C’est carrément insultant d’être pris au piège de la sorte », dénonce Carole Laplante, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco (STTT–CSN).

La solution : bonifier les conditions de travail
« L’exercice des mandats de six jours de grève a été déterminant aux tables de négociation. Les employeurs se sont rendus à nos arguments et ont finalement compris que pour attirer et retenir la main-d’œuvre essentielle à la poursuite de leurs opérations, il leur fallait impérativement améliorer les conditions de travail offertes à leurs salarié-es. Nous avions en main les contrats signés avec les commissions scolaires et ceux-ci prouvaient hors de tout doute que les employeurs disposaient d’une marge de manœuvre financière pouvant servir à bonifier les conditions de travail, ce qu’ils ont finalement accepté », précise Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN et responsable politique du STS.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs.

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