Créée en 1919, l’Organisation internationale du travail (OIT) est la plus vieille institution multilatérale internationale. En 1946, elle est devenue une institution spécialisée des Nations Unies. Elle est la seule instance fonctionnant sur une base tripartite réunissant des représentantes et représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 187 États membres. Sa mission est de définir les grandes conventions internationales et de faire la promotion des droits fondamentaux au travail.
L’OIT a aussi pour objectif de concevoir des politiques et des programmes visant, notamment, la création d’emplois décents, le développement de la protection sociale et le renforcement du dialogue social.
Chaque année, les représentants des États membres se réunissent à Genève pour la Conférence internationale du travail. La CSN est membre de la délégation syndicale canadienne depuis les années 1920 et sera présente encore cette année.
Pour souligner les 100 ans de l’OIT, une commission mondiale chargée d’étudier l’avenir du travail a été mise en place en 2017. Son rapport, dévoilé en janvier dernier et intitulé Travailler pour bâtir un avenir meilleur, sera discuté par les délégué-es lors de la Conférence du centenaire.
Alors que les changements technologiques, climatiques et démographiques bouleversent le monde du travail, la Commission sur l’avenir du travail propose un programme d’action centré sur l’humain et axé sur trois volets : l’investissement dans le potentiel humain, l’investissement dans les institutions du travail et l’investissement dans le travail décent et durable.
Ce programme d’action s’accompagne de dix recommandations, dont un droit universel à l’apprentissage tout au long de la vie, une couverture universelle de protection sociale de la naissance à la vieillesse, le renforcement de la maîtrise du temps, la promotion active de la représentation collective et du dialogue social ainsi qu’une refonte des dispositifs incitatifs visant les entreprises afin d’encourager les investissements à long terme.
Alors que les inégalités s’accroissent, la Commission en appelle aux gouvernements ainsi qu’aux organisations d’employeurs et de travailleurs pour qu’ils redynamisent le contrat social. C’est à eux qu’il revient d’assurer « une juste part du progrès économique, le respect de leurs droits et la protection contre le risque en échange de leur contribution permanente à l’économie. »