Lors de la dernière négociation des conventions collectives dans le secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’est engagé envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, force est de constater que l’actuel gouvernement ne respecte aucun de ses engagements.
« Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN. À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de services supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « le gouvernement doit respecter les engagements pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour des services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »
« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », défend Sol Zanetti, responsable solidaire en matière de santé et services sociaux.
À propos de la CSN et de la FSSS
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente la majorité des paramédics au Québec, soit environ 3500. Elle compte près de 110 000 syndiqué-es œuvrant dans les secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres présents dans la plupart des secteurs d’activité.