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Lettres sur le devenir du Québec

« Nous avons voulu forcer l’histoire ; cela se peut, cela se fait, mais cela n’a pas marché. »

Par Marc Comby

Les auteurs et épistoliers Hélène Pelletier-Baillargeon et Pierre Vadeboncoeur échangent leurs réflexions du moment sur une période allant de 1983 à 2006. Elle, l’espérante, lui, le fataliste sur le devenir du pays du Québec. Elle, journaliste et chroniqueuse, est notamment l’auteure de Marie Gérin-Lajoie – De mère en fille, la cause des femmes, en 1985. Lui, syndicaliste depuis la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC, l’ancêtre de la CSN), est devenu l’un des plus importants essayistes de la littérature québécoise. Il a notamment écrit La dernière heure et la première, en 1970. Les deux ont toujours été des grandes causes de la justice sociale, mais surtout, partisans de l’indépendance du Québec.

L’échange de leurs réflexions débute en 1983, trois ans après le refus de la population par référendum de faire la souveraineté. Nous les suivons à travers les événements marquants : la Constitution de 1982 et le refus de celle-ci par l’Assemblée nationale du Québec ; le « Beau Risque » ; l’échec des accords du lac Meech menant au deuxième référendum en 1995 où la population rejette à nouveau le statut d’État souverain pour le Québec.

« La correspondance, nous dit Vadeboncoeur, permet de formuler une pensée encore inachevée avec ses flous, ses ombres, ses contradictions ». À la lecture de ces lettres, le lecteur plonge dans leurs réflexions, leurs hésitations, leurs états d’âme. À la fin des années 1990, une « fatigue culturelle » s’installe chez eux : le projet du pays stagne dans l’opinion publique. Si Pelletier-Baillargeon refuse de baisser les bras, Vadeboncoeur, lui, doute de l’aboutissement du projet souverainiste. « Nous avons voulu forcer l’histoire ; cela se peut, cela se fait, mais cela n’a pas marché », écrit-il.

Durant toutes ces années, politiquement, les deux auteurs n’ont jamais voulu chercher un véhicule autre que celui du Parti québécois (PQ) bien que l’orientation tanguait depuis 1995. À la lumière de la conjoncture actuelle, il semble que le PQ ne pourra être le seul à porter ce projet de pays.

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