Pourboires

Le nouveau gouvernement ne doit pas niveler vers le bas le secteur de la restauration

La Confédération des syndicats nationaux et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, ainsi que leurs fédérations et syndicats affiliés, invitent le nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, à ne pas modifier la loi qui encadre le partage des pourboires en prévenant que cette solution de nivellement vers le bas risque de dévaloriser entièrement le secteur de la restauration.

Rappelons qu’au printemps dernier, le gouvernement Couillard avait refusé de modifier l’article 50 de la Loi sur les normes du travail (LNT) alors que certaines voix demandaient de donner le pouvoir aux patrons de partager les pourboires des serveuses et des serveurs avec le personnel travaillant dans les cuisines.

Pour la CSN et la FTQ, cette proposition ne ferait que déplacer le problème de recrutement en cuisine, où les salaires offerts ne reconnaissent pas les compétences et les efforts demandés, vers les serveuses et les serveurs. Les organisations syndicales invitent le gouvernement à ne pas choisir la voie du partage de la pauvreté, mais d’opter pour des mesures qui seraient bénéfiques pour tous les secteurs d’emploi où il y a une rareté de la main-d’œuvre, y compris celui de la restauration.

« Tenter de corriger les salaires d’un groupe mal payé sur le dos d’un autre groupe également précaire est une bien mauvaise stratégie. Si on veut améliorer les conditions de travail des plus bas salariés de la restauration, il serait plus efficace d’augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure, une mesure qui serait bénéfique pour l’ensemble de ce secteur qui traverse une période difficile de recrutement et de rétention de personnel », affirme le président de la FTQ, Daniel Boyer.

De son côté, le président de la CSN met en garde contre l’aspect arbitraire de cette mesure qui viendrait permettre aux employeurs de piger dans les pourboires et de les distribuer selon leur bon vouloir. « Si la Loi sur les normes du travail interdit à l’employeur de s’ingérer dans le partage des pourboires, c’est précisément pour empêcher que les employeurs en prennent le contrôle, les distribuent comme bon leur semble, ou en prélèvent une portion et s’en servent pour toute autre chose », de souligner le président de la CSN, Jacques Létourneau.

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