Commission de la condition de la femme de l’ONU

Autonomisation des femmes et des filles en milieu rural

Les organisations syndicales demeurent vigilantes à la suite de l’adoption des Conclusions concertées par les pays membres de la Commission de la condition de la femme (CCF) de l’ONU, à l’occasion de sa 62e Session qui se tenait du 12 au 23 mars dernier, à New York. L’autonomisation des femmes et des filles en milieu rural en était le thème principal.

S’il faut saluer l’adoption de cette entente parce qu’elle pose des jalons importants pour les droits des femmes et des filles qui vivent en milieu rural et en régions éloignées des grands centres, il reste qu’elle fait fi de plusieurs enjeux cruciaux, notamment en ce qui a trait aux femmes migrantes, à la parité politique et à l’accès à la justice. Par ailleurs, malgré les fortes oppositions de certains États membres, le document stipule que des politiques et des programmes doivent être mis en place afin de promouvoir et d’assurer un accès universel des femmes à la santé sexuelle et reproductive, notamment pour la planification familiale. La CCF soutient ainsi que « les droits des femmes comprennent leur droit de contrôler et de décider librement et de manière responsable toutes les questions liées à leur sexualité, y compris la santé reproductive ». Aussi, la CCF reconnaît que les diverses formes de discriminations entrecroisées vécues par toutes les femmes et les filles en milieu rural constituent des obstacles majeurs à leur autonomisation et à leur accès à l’égalité.

Pas moins de 1,6 milliard de personnes vivent dans une pauvreté aux multiples dimensions sur la planète, rappelle la CCF, tandis que près de 80 % des personnes extrêmement pauvres habitent dans les zones rurales. « La féminisation de la pauvreté est un phénomène persistant, qui s’explique en grande partie par l’accès limité ou inexistant des femmes à la propriété, aux ressources, aux protections sociales, aux services publics et aux services financiers », a insisté Véronique De Sève, vice-présidente et responsable de la condition féminine à la CSN. Madame De Sève était de la délégation syndicale qui prenait part aux travaux de la commission onusienne.

Les changements climatiques touchent aussi de façon disproportionnée les populations rurales. À cet égard, la CCF se dit profondément préoccupée par les impacts des bouleversements climatiques, des phénomènes météo extrêmes et des catastrophes naturelles sur les femmes, particulièrement dans les pays en développement. La dégradation des terres, la désertification, la déforestation, les tempêtes de sable et de poussière, la montée des eaux, l’érosion côtière et l’acidification des océans sont au nombre des effets de ces changements climatiques. 

La Palestine et le Canada
Outre les Conclusions concertées, d’autres résolutions ont été adoptées, entre autres celle traitant de la « situation des Palestiniennes et de l’aide à leur apporter » qui doit être soumise au Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC). Fait à signaler, le Canada figure parmi les quatre pays qui s’y sont opposés, jugeant le texte unilatéral et ne contribuant pas à la recherche de solutions entre Israël et la Palestine. Le document a reçu l’aval de 30 pays membres de la CCF, tandis que 11 autres se sont abstenus. Si l’ECOSOC entérine la résolution, il demandera à la communauté internationale de continuer à fournir des services aux Palestiniennes.

Une déclaration syndicale commune
Au sein de la délégation syndicale Global Unions, une centaine de syndicalistes d’une trentaine de pays ont participé aux travaux de la commission. Ainsi, la CSN a mis de l’avant des perspectives féministes concernant le travail décent, la violence sexiste, les services publics, l’environnement et les droits de la personne.

 

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