La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) dénonce une vision réductrice de la réussite éducative véhiculée notamment par la notion de «contrats de réussite ». Certaines personnes ont réagi négativement en apprenant que les établissements d’enseignement n’hésitent pas à multiplier les moyens pour aider les cégépiens afin de leur permettre d’obtenir un diplôme.
La FNEEQ–CSN défend une vision beaucoup plus large de la réussite éducative qui englobe l’ensemble du développement de la personne. Elle n’est pas reliée uniquement à l’obtention d’un diplôme, mais contribue à former des citoyennes et des citoyens. La relation maître-élève, les troubles d’apprentissage, la motivation scolaire ou des conditions socioéconomiques difficiles sont quelques-uns des éléments qui peuvent avoir un impact significatif sur le parcours scolaire. La réussite éducative est beaucoup plus large et plus complexe que ne le démontrent les données statistiques colligées inégalement par les établissements d’enseignement.
Selon Nicole Lefebvre, vice-présidente et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ–CSN, « on ne doit pas se cantonner à des positions idéologiques sur une question si complexe que certains voudraient limiter à une opération comptable. C’est tout aussi simpliste que de réduire cet enjeu à une question de course au financement imposée par le gouvernement aux établissements ».
Abdiquer devant l’échec d’une étudiante ou d’un étudiant, c’est refuser d’accompagner une personne pour qu’elle devienne une citoyenne ou un citoyen à part entière. Pour Nicole Lefebvre, cela irait à l’encontre même de la mission des cégeps. « La réussite est au cœur des préoccupations quotidiennes des enseignantes et des enseignants, et cela malgré les pressions pour limiter leur marge de manœuvre surgissant occasionnellement. La lutte au décrochage scolaire et l’amélioration de la persévérance en enseignement supérieur sont essentielles pour le développement de la société québécoise, » conclut-elle.