À l’invitation de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) et de son président général, Me Maxime Laporte, un vaste front commun s’est réuni ce mardi à l’Assemblée nationale afin de procéder au lancement d’une importante pétition concernant la loi 101, parrainée par la députée de Vachon et chef du Bloc Québécois, Mme Martine Ouellet. Étaient présents à la conférence de presse plusieurs représentants des Partenaires pour un Québec français (PQF), dont M. Christian Daigle, président du Syndicat de la fonction publique et parapublique (SFPQ), ainsi que le député du Parti Québécois dans Bourget, M. Maka Kotto, et Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques et co-porte-parole de Québec solidaire.
Disponible en ligne sur le site languefrancaise.quebec, la pétition exhorte le gouvernement Couillard à respecter la démocratie québécoise et le statut du français comme seule langue officielle de l’Administration publique. L’objectif consiste à ce que soit enfin mis en vigueur l’article 1 de la loi 104, adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale il y a plus de 15 ans, mais laissé lettre morte depuis. Cette disposition précise que les ministères et organismes publics doivent correspondre uniquement en français avec les corporations établies au Québec.
Pour Martine Ouellet, « Au Québec, c’est clair : le français est la seule langue officielle. En refusant de mettre en vigueur l’article 1 de la loi 104, qui, rappelons-le, a été votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, le gouvernement libéral premièrement renie sa parole et deuxièmement favorise l’anglicisation. C’est complètement irresponsable ! C’est juste normal qu’au Québec, le gouvernement et ses sociétés communiquent uniquement en français avec les personnes morales établies sur le territoire québécois. Tout comme c’est en islandais en Islande, en anglais en Grand- Bretagne et en danois au Danemark ! C’est une simple question de respect ! ».
« Le Parti Québécois appuie cette démarche citoyenne pour défendre la langue française au Québec. Alors que le bonjour/hi est un symptôme sérieux du déclin de la langue française à Montréal, le gouvernement et l’Administration publique doivent être exemplaires dans leur utilisation de la langue française et envoyer le message qu’il n’y a qu’une seule langue officielle au Québec : le français. Il est plus que temps que le gouvernement décrète l’entrée en vigueur de l’article premier de cette loi adoptée unanimement il y a 15 ans. » a déclaré Maka Kotto.
Manon Massé a renchéri : « J’invite tous les Québécoises et les Québécois à signer cette pétition. L’application de la loi 104 est nécessaire pour renforcer le français comme langue d’usage au Québec. Les communications officielles entre l’État et les patrons des entreprises doivent se faire en français. Il s’agit aussi d’une question de démocratie. À quoi ça sert de voter des lois à l’unanimité à l’Assemblée nationale si on ne les applique pas? »
Élément phare de la campagne « L’Odyssée du Lys » initiée par la SSJB, la pétition s’inscrit également dans la foulée d’un pourvoi en mandamus déposé le 19 janvier dernier par Me Laporte qui demande à la Cour supérieure de forcer les Libéraux à enfin « déguédiner » dans ce dossier, eux qui négligent voire refusent d’exercer leurs responsabilités les plus fondamentales à cet égard.
Maxime Laporte a fait valoir : « En plus de laisser délibérément cours à l’anglicisation de notre société et à l’étiolement du français au Québec, le gouvernement du Québec agit au mépris de notre démocratie, c’est-à-dire de la volonté unanime des élus du peuple québécois et du principe de la souveraineté du Parlement ! En refusant d’« exécuter » les tâches qui lui ont été déléguées par le Parlement, l’exécutif agit objectivement en monarque absolu. Il abuse de ses pouvoirs ! »
« Si l’État québécois se révèle lui-même incapable de faire preuve d’exemplarité dans ses pratiques linguistiques ; si le français y apparaît toujours comme une langue optionnelle, alors qu’il s’agit de la langue officielle, comment voulez-vous que nos concitoyens.nes allophones y accordent toute l’importance qu’il se doit ? Faut-il se surprendre, après cela, des chiffres catastrophiques qui témoignent de l’échec total de ce gouvernement en matière de francisation, tels que rapportés par la Vérificatrice générale ? », s’interroge monsieur Laporte.
Les organisations composant le front commun se sont engagées à faire la promotion de la pétition auprès de leurs membres respectifs. « C’est une grosse opération ! Les groupes que nous réunissons aujourd’hui représentent un segment important de la population du Québec, notamment chez les travailleurs et travailleuses, où les enjeux linguistiques sont souvent criants. Nous comptons envoyer un message fort au gouvernement Couillard. Le Québec ne peut plus se permettre d’avoir des irresponsables linguistiques à sa tête. L’heure est à la re-mobilisation générale sur le front linguistique », a conclu Maxime Laporte.
Les Partenaires pour un Québec français (PQF) :
Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Fondation Lionel-Groulx (FLG)
Mouvement national des Québécois (MNQ)
Mouvement Québec français (MQF)
Société-Sain t-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB)
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Union des artistes (UDA)