Photo : Pascal Ratthé

Mise à jour économique du Québec

Des baisses d’impôt qui coûtent collectivement très cher

« L’exercice des plus électoralistes auquel nous convie le ministre Leitão ne réussit absolument pas à nous faire oublier les effets des mesures d’austérité du gouvernement Couillard depuis son élection, en 2014 », a dénoncé le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau.

« Ces baisses d’impôts annoncées sont très chèrement payées, lorsqu’on voit la détérioration des services publics et la surcharge de travail constatée chez toutes les catégories de personnel causées par les politiques restrictives des libéraux, a-t-il poursuivi. Il ne fait aucun doute que ces allégements fiscaux et la faiblesse du réinvestissement annoncé en santé et en éducation sont assumés à même le sous-financement des services publics et les coupes budgétaires draconiennes découlant des budgets Leitão. »

Selon la CSN, les familles seront nombreuses à utiliser les baisses d’impôts pour assumer les services qui ont été réduits ou qui ont carrément disparu, du fait de l’austérité libérale. « Collectivement, au vu de l’état des services publics et des programmes sociaux, la réduction du fardeau fiscal coûte très cher », a mentionné Jacques Létourneau.

Le montant additionnel de 1,1 milliard $ sur 6 ans en santé et en éducation est nettement insuffisant et ne comble absolument pas les ravages causés par les mesures d’austérité appliquées par le gouvernement Couillard. En fait, selon les données du Conference Board, c’est plus de 3,2 milliards en santé et 1 milliard en éducation qui seraient nécessaires pour répondre aux besoins de la population.

En effet, l’institut établit à 5,2 % la croissance annuelle des dépenses de programmes, alors que le gouvernement Couillard a limité les dépenses en santé à 3 % en moyenne depuis son élection et à 2,1 % en éducation.

En fin de compte, on comprend que son objectif demeure le démantèlement de l’État social québécois en privilégiant les versements au Fonds des générations et en négligeant de financer adéquatement les services publics et les programmes sociaux. Depuis 2015-2016, c’est plus de 10 milliards $ qui ont été accumulés en surplus, avant le versement au Fonds des générations. « Des montants qui auraient été nécessaires à l’État pour répondre à ces missions fondamentales, a indiqué Jacques Létourneau.

« En continuant de sous-financer les services publics et les programmes sociaux, les besoins en évolution de la population ne seront jamais comblés. Le Québec sera alors maintenu dans une austérité permanente. »

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