Se syndiquer - Salade Etcetera

Des conditions bien relevées

À Saint-Patrice-de-Sherrington, petite municipalité de la Montérégie, la salade fait vivre des centaines de travailleurs. L’usine Salade Etcetera ! emploie aujourd’hui plus de 400 personnes, en majorité des travailleurs étrangers venant surtout du Guatemala. Ici, on lave et on emballe la laitue qui sera distribuée partout en Amérique du Nord.

Au cœur de cette usine, il existe aujourd’hui une poignée de travailleurs qui ont gagné haut la main le pari de la syndicalisation. En novembre 2013, les vingt-cinq électro­mécaniciens responsables de l’entretien des équipements de l’usine sont parvenus à mettre sur pied le Syndicat des employé-es de Salade Etcetera-CSN. Un an plus tard, à force de détermination et de solidarité, ils signaient leur première convention collective. Et pas n’importe laquelle.

Un contrat de travail, adopté à l’unanimité. Du jour au lendemain, les salaires ont grimpé, de parfois jusqu’à sept dollars l’heure : « Il y a des gens dont le salaire a augmenté de 16 000 dollars par année, d’une traite », indique le président du syndicat, Mathieu Leblanc. Les employé-es ont gagné de nouveaux jours fériés, une semaine de congé, des libérations syndicales, des heures supplémentaires volontaires et de nouveaux horaires de travail.

Peu de temps après la signature de ce premier contrat de travail et pour éviter à tout prix la syndicalisation des quatre cents autres travailleurs de l’usine, l’employeur s’est empressé d’améliorer aussi les conditions des employé-es non syndiqués.

Des gains appréciables pour tous

Mathieu Leblanc est formel : « Quatre-vingts pour cent de ce que nous avons obtenu, ils l’ont donné aux autres travailleurs réguliers. Ils ont amélioré les conditions de tout le monde, de peur que le syndicat rentre partout dans l’usine. Ils leur ont donné une mini-convention, un petit livret de quatre pages. Les salaires de certains opérateurs ont augmenté de cinq dollars l’heure, en plus des vacances, du taux et demi et des jours fériés. L’arrivée d’un syndicat a amélioré le sort de tout le monde, c’est certain. Malheureusement, les travailleurs non syndiqués ne se rendent pas tous compte que c’est grâce à nous qu’ils sont maintenant mieux traités. »

De meilleures relations de travail

Selon le secrétaire-trésorier du syndicat, Michel Imbeault, l’existence d’une convention facilite aussi les relations de travail. « C’est un succès, on est heureux de notre convention, les membres aussi, il n’y a aucun doute là-dessus. La solidarité est bonne et l’employeur a compris qu’il est préférable d’aller dans le sens de la convention. Ça aide à régler des conflits, tout le monde sait à quoi s’en tenir. »

Rêvent-ils de syndiquer leurs 400 collègues non syndiqués ? « Non, répond le président Mathieu Leblanc. On ne travaille pas pour ça. Ici, le roulement de personnel est énorme chez les non-syndiqué-es. Pour l’instant, les employés d’entretien, ça nous suffit. Nous avons fait ce que avions à faire dans chaque département. »

La mobilisation et la solidarité ont porté leurs fruits, les syndiqué-es misent maintenant sur la prochaine négociation pour rendre leurs conditions de travail meilleures. Les défis ne manquent pas. Chose certaine, les électromécaniciens ne se laisseront pas « raconter des salades ».

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