Accord de libre-échange

L’union fait la force

L’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre l’Union européenne et le Canada et le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) actuellement en négociation avec les Américains créeront non pas une zone de libre-échange, comme certains le prétendent, mais bien un marché commun. Ils transformeront les services publics en marchandise et feront reculer les États en mettant en avant un marché qui devra s’autoréguler. Une nouvelle conception de la politique émerge. La pression pour harmoniser les normes de production, environnementales et en santé, deviendra insupportable pour les gouvernements qui ont déjà instauré des mesures de régulation. Pire, les États devront faire approuver toutes nouvelles normes nationales par un organisme international de coopération réglementaire.

Les citoyennes et citoyens organisent leur riposte et deviennent activistes. En Belgique, se multiplient Flash mob durant les réunions politiques et économiques et détournement du message des panneaux publicitaires. Une pétition recueille trois millions de signatures contre le TTIP. Soumis à la pression populaire, le Parlement wallon bloque l’AÉCG et demande à la Cour de justice européenne d’examiner les aspects juridiques de la nouvelle Cour d’arbitrage prévue au traité. Jérôme Vivenza, Membre de la Commission exécutive confédérale de la Confédération générale du travail (CGT) souligne respectueusement que c’est l’un des plus petits pays d’Europe qui est parvenu à bloquer cet accord.

En toute objectivité, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC-ACV) et la Fédération générale du travail (FGTB), deux organisations syndicales belges, ne s’en attribuent pas le mérite. « La société civile s’est mobilisée. Les syndicats étaient présents, mais d’égal à égal avec les organismes populaires et non gouvernementaux. L’exposé de Christian Nadeau cadre assez bien avec le fil des événements en Belgique. C’est un véritable mouvement citoyen qui a forcé les politiciens à questionner les dispositions du traité », souligne pour sa part Silvana Bossio, secrétaire nationale de la CSC-ACV.

Les politiciens ont bien tenté de diviser les Belges notamment en plantant le clou de la vieille rancœur entre les Flamands et les Wallons. « Les impacts d’un tel traité sont trop importants. Nous avons travaillé ensemble et nous continuerons à mener cette bataille ensemble avec la société civile », précise Yolanda Lamas du Service des relations internationales et européennes de la FGTB.

La mobilisation se poursuit. « Notre force est la société civile. Aucun syndicat ne doit jouer le rôle de chef d’orchestre d’un tel mouvement de contestation, mais il doit cependant en faire partie », conclut Jérôme Vivenza.

Soulignons que la devise nationale de la Belgique est « L’union fait la force ».


Photo : Michel Giroux

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