Deuxième journée de grève dans la construction. Des milliers de travailleuses et de travailleurs ont envahi les rues de plusieurs villes au Québec pour faire entendre leur message : il est hors de question qu’ils sacrifient leur vie de famille au profit, et c’est le cas de le dire, des entrepreneurs de l’industrie. À Montréal, Québec, Sherbrooke, Chicoutimi, Rimouski, Cap-aux-Meules, Paspébiac, les syndiqué-es et leur famille ainsi que des sympathisants à leur cause ont déambulé pour dire non aux demandes de recul inacceptables des patrons. « Moi, le samedi, je vais avec ma fille à son cours de natation. Elle aime ça, que je sois là pour l’encourager, mais là, on veut m’obliger à reprendre le travail ce jour-là s’il ne fait pas beau dans la semaine. Et à taux simple en plus. Vraiment, les boss exagèrent. Ma vie de famille est aussi importante que celle des boss », a souligné un travailleur de la CSN-Construction. Les patrons demandent également aux travailleurs d’accepter des horaires variables et d’accepter des modifications à celui-ci à quelques heures d’avis. « Quand j’apprends la veille que je dois rentrer à 5 h du matin le lendemain matin, ça marche pas. J’ai les enfants une semaine sur deux, donc une semaine sur deux c’est moi qui vais les conduire à la garderie. Je fais quoi ? » a-t-il renchéri.
Menace de loi spéciale – un rebuffade envers les arpenteurs
Dès le premier jour de grève, la ministre du Travail, Dominique Vien, a invité d’urgence les deux parties à poursuivre les négociations et s’est dite confiante qu’elles en arrivent à une entente. Un plan et des dates de négociation ont été proposées par la partie syndicale, qui a confirmé la reprise des négociations dans tous les secteurs. Toutefois, le premier ministre Couillard a commencé à brandir la menace d’adoption d’une loi spéciale dès le lundi 29 mai. « On veut une entente négociée, commente le président de la CSN-construction, Pierre Brassard. C’est ça qui est le plus profitable pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. »