Sommet sur l’éducation à la petite enfance

NON à la commercialisation des services de garde !

Plutôt que de poursuivre le saccage des services de garde à la petite enfance en misant davantage sur les garderies commerciales pour qui la recherche de profit se fait trop souvent au détriment des services dispensés aux enfants, le gouvernement ferait mieux de corriger son tir s’il veut que le Québec puisse maintenir son offre de services de garde de qualité. C’est l’un des messages qu’entend livrer aujourd’hui et demain la Confédération des syndicats nationaux (CSN) au Sommet sur l’éducation à la petite enfance organisé par l’Association québécoise des CPE et l’Institut du nouveau monde (INM).

L’heure est grave

Le réseau des services de garde régis et subventionnés a subi des compressions majeures d’environ 300 millions de dollars depuis 2014. Parallèlement, les gouvernements libéraux successifs ont mis en place des mesures pour favoriser le développement de garderies commerciales : pour certaines, en leur accordant davantage de places à contribution réduite et, pour d’autres, non subventionnées, par la bonification substantielle du crédit d’impôt versé aux parents pour frais de garde. Leur nombre s’est d’ailleurs rapidement multiplié au cours des récentes années pour atteindre 748 % depuis 2009 (http://bit.ly/2oWhfmO).

Pour Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN : « Bien qu’ils aient entraîné des ravages, les efforts du gouvernement pour créer à tout prix des occasions d’affaires sur le dos des enfants, en plus des impacts néfastes de la tarification modulée selon le revenu familial, n’ont pas tué la volonté de la population de lutter pour un réseau de services de garde éducatifs de très haute qualité conforme aux visées du système d’éducation au Québec. À dix-huit mois des élections provinciales, la tenue d’un tel sommet constitue un véritable pied de nez face aux politiques libérales, en plus de constituer une belle opportunité de ramener à l’avant-scène l’enjeu que représente pour la société la sauvegarde de ce réseau le plus envié au Canada et dans le monde. »

Dany Lacasse, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), rappelle que « plusieurs recherches ont confirmé que la fréquentation d’un service de garde éducatif améliore le développement global de l’enfant et son bien-être si les services sont de qualité. D’autres études ont démontré que la qualité des services en CPE et en milieu familial régi est supérieure à celle des services offerts dans les garderies commerciales. À contrario, le gouvernement n’a jamais produit une seule étude sérieuse pour justifier l’abandon de politiques d’avant-garde en matière de services de garde mis en place depuis plus de vingt ans. »

Un sommet nécessaire

Pour la centrale syndicale, le Sommet sur l’éducation à la petite enfance sera donc une occasion rêvée de discuter de cette question et des recommandations faites à la suite de consultations menées dans une quinzaine de villes au Québec par l’INM à l’automne dernier, à l’initiative de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE). La CSN et plusieurs de ses syndicats en centres de la petite enfance et en milieu familial régi ont d’ailleurs participé à cet exercice.

Le rapport de la Commission itinérante sur l’éducation à la petite enfance établit clairement que la tarification en vigueur a des effets pervers sur la consolidation d’un réseau de qualité et sur l’accessibilité aux services. Il comporte 22 recommandations portant sur la qualité, l’accessibilité, l’universalité et la gouvernance des services éducatifs offerts aux tout-petits. La CSN accueille favorablement la grande majorité des recommandations du rapport.

Représentant plus de 22 000 travailleuses et travailleurs dans les services de garde, dont 11 000 en CPE et 3300 en milieu familial régi, de même qu’une forte proportion des enseignantes et enseignants de niveau collégial en techniques d’éducation à l’enfance, la CSN en profitera pour faire valoir ses positions sur les enjeux cruciaux qui façonneront le réseau québécois des services de garde éducatifs et le Québec de demain.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats qui regroupent plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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