Au moment où le gouvernement du Québec annonce le dépôt de son prochain budget pour le 28 mars, les organisations syndicales CSN, CSQ et FTQ estiment que le temps est venu pour le gouvernement de bonifier le Régime de rentes du Québec (RRQ). Il y a consensus à travers le pays. Ottawa et toutes les provinces, sauf le Québec, ont signé l’accord de Vancouver bonifiant le Régime de pensions du Canada (RPC).
Ce n’est pas juste les centrales syndicales et les groupes de retraités qui réclament cet ajustement, il y a aussi le comité d’experts mandaté par le gouvernement et présidé par l’ancien PDG du Mouvement Desjardins, Alban D’Amours. « Jamais nous n’allons accepter que les retraités du Québec soient les retraités les plus pauvres du Canada », déclare le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.
Ce que nous propose le gouvernement c’est une amélioration anémique, alors que la qualité des régimes se dégrade, notamment en raison des clauses de disparités de traitement (clauses orphelins), ainsi que du désengagement des employeurs face à la retraite de leurs employés. Il faut savoir que le reste du Canada a pris acte de cette problématique. Le Québec, au lieu de jouer un rôle de leader, fait fi de cette réalité.
La vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, souligne d’ailleurs que les grands gagnants du scénario du Québec seraient les employeurs, qui n’auraient pas à verser de contribution sur les salaires se situant sous les 27 450 $. « Avec ce qui est sur la table à l’heure actuelle, le gouvernement encourage les employeurs à maintenir de faibles salaires ou des emplois précaires pour pouvoir se soustraire à la contribution au régime. Il ne peut persister dans cette voie et doit profiter du budget pour réajuster le tir. »
Au final, ce sont malheureusement les travailleuses et travailleurs du Québec qui seraient les grands perdants avec l’option mise de l’avant par le gouvernement. « Il est tout simplement impensable que la population québécoise hérite du pire régime public de retraite du Canada. L’un des objectifs des régimes publics est de contrer les inégalités sociales, notamment en réduisant les écarts de revenus à la retraite encore aujourd’hui très importants entre les femmes et les hommes. L’ensemble des travailleuses et des travailleurs doit pouvoir compter sur une sécurité financière décente à la retraite, c’est primordial » poursuit la présidente de la CSQ, Louise Chabot.
Le gouvernement doit saisir la balle au bond, renouer le dialogue avec sa population et mettre fin à l’austérité concluent les leaders syndicaux.