manifestation CPE 15 février 2017

Négociation dans les centres de la petite enfance (CPE)

Une centaine de délégué-es CSN en colère contre une association patronale de CPE

Près d’une centaine de délégué-es des syndicats de travailleuses et de travailleurs en CPE ont manifesté, aujourd’hui à Saint-Hubert, devant le CPE Aux Mille jeux, membre de l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE). Elles ont voulu dénoncer l’absence de volonté de cette association qui refuse systématiquement d’entamer les négociations nationales pour le renouvellement des conventions collectives de milliers de travailleuses en CPE, lesquelles sont échues depuis le 31 mars 2015.

« Voilà des mois que nous tentons de faire entendre raison à l’APNCPE pour qu’elle réintègre la table nationale, comme l’on fait jusqu’à maintenant toutes les autres associations patronales et le ministère de la Famille (MFA), lance Louise Labrie, membre du comité national de négociation de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). En s’entêtant à vouloir rejeter puis décentraliser les pourparlers sur les matières dites nationales au plan régional, l’APNCPE fait peser une menace bien réelle quant à l’équité des conditions de travail entre les CPE, peu importe la région. Ce qui est en jeu, c’est la fin de l’uniformité des conditions de travail et de pratique en CPE. Et ça, ça ne passera pas ! »

L’APNCPE, qui regroupe une centaine de CPE en Estrie, en Montérégie, dans le Centre-du-Québec et à Montréal, s’est dissociée en 2016 du processus de la négociation nationale auquel elle était liée depuis près de vingt ans, contrairement aux autres associations qui représentent environ 150 CPE dont les travailleuses et travailleurs sont membres de la FSSS–CSN. Les pourparlers au plan national se sont amorcés en décembre dernier et plusieurs séances sont prévues dans les prochaines semaines.

« Dans le contexte actuel d’austérité libérale et de compressions budgétaires sans précédent, une décentralisation des négociations de plusieurs matières à incidence pécuniaire au plan régional, comme le souhaite l’APNCPE, pourrait entraîner des conditions de travail et de pratique inférieures au reste des CPE visés par les négociations avec la FSSS–CSN », ajoute Louise Labrie. C’est le cas notamment des vacances annuelles, des congés fériés et des jours de maladie, de la garantie d’heures travaillées à l’intérieur des diverses appellations d’emploi et de l’assurance collective. »

« Nous sommes toujours disposés à enclencher rapidement les pourparlers avec cette association patronale dans le respect de la structure de négociation nationale que l’on s’est donnée, marquée par une volonté commune d’établir des relations de travail respectueuses. Or, non seulement l’APNCPE refuse de joindre la table nationale, mais elle a sorti l’arsenal juridique pour tenter d’imposer son propre modèle de négociation axé sur le volet régional », renchérit-elle.

En effet, une plainte pour négociation de mauvaise foi a été déposée par l’APNCPE et est toujours en cours devant le Tribunal administratif du travail (TAT) contre la partie syndicale en raison de son refus de voir décentraliser les pourparlers. En outre, toutes les séances prévues ont été annulées par cette association jusqu’à ce que le TAT rende son jugement, retardant d’autant le règlement des conventions collectives.

Pour le comité national de négociation de la FSSS–CSN, cette troisième manifestation contre les CPE membres de l’APNCPE n’est qu’une étape de plus dans le plan d’action qui sera déployé dans les prochaines semaines. « Nous allons apporter notre plein appui et mettre toute la pression nécessaire pour amener cette association et les CPE membres à entendre raison et à réintégrer le processus de la négociation nationale », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des centres de la petite enfance, avec 11 000 travailleuses et travailleurs syndiqués. Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) regroupe sur une base régionale près de 40 000 membres provenant de tous les secteurs d’activités tant privés que publics. Pour sa part, la CSN est composée de près de 2000 syndicats regroupant plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Pour voir la vidéo de la manifestation : vimeo.com/204431440

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