Imaginez, au Québec, un prochain gouvernement empruntant une voie à l’opposé de l’austérité… Un gouvernement qui aurait la réelle ambition de redéfinir les bases sur lesquelles le Québec pourrait enfin se déployer pour le bien commun. Permettez-vous de rêver…
Prenez ensuite les concepts suivants : déficit zéro, extractivisme, baisses d’impôts, compression des dépenses, privatisations. Puis, remplacez-les par ceux-ci : valorisation des activités socialement utiles, démocratisation de l’économie et des lieux de travail, solidarité sociale, réappropriation du territoire, transition écologique. Et voici la table mise pour aborder cinq grands enjeux sociaux définis par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) comme Cinq chantiers pour changer le Québec. « Si d’un côté les gouvernements néolibéraux organisent le saccage de notre société, de notre côté, nous voulons travailler, par le biais de propositions audacieuses, à ouvrir des chemins plus constructifs que ceux tracés par nos élites ». Cinq mots déclinés en cinq chapitres : temps, démocratie, bien-être, territoire et transition. À la fois pédagogique et inspirant, cet « exercice de politique-fiction » est une invitation à débattre collectivement à partir de solutions concrètes ; le résultat offre des propositions qui étonnent par leur audace et leur simplicité apparente à se concrétiser en actions.
Les astres s’alignant, l’exercice de l’IRIS fait écho à la vaste consultation amorcée par la CSN, à l’automne, en vue de son 65e Congrès qui se tiendra en juin prochain. Convié à cet exercice démocratique, chaque syndicat, artisan de sa propre consultation auprès de ses membres, a été appelé à se prononcer sur les revendications à prioriser au sein de notre mouvement, pour les prochaines années. Ainsi, sur le front social ou syndical, un seul combat ne suffit pas lorsqu’il est urgent de s’opposer à la vision réductrice et dévastatrice de l’austérité. Aucun forum n’est à exclure lorsqu’il est question de revendiquer pour une société plus juste et plus égalitaire.
L’ouvrage de l’IRIS est porteur du « désir d’inspirer, au bout du compte, un certain goût pour l’audace et l’ambition collective » et de s’investir sur tous les fronts pour un changement constructif. La question est posée : embarquez-vous ?