Le ministre de l’Éducation et de la Famille, Sébastien Proulx, ne peut pas dire en même temps qu’il reconnaît l’apport des services de garde à la réussite éducative, tout en poursuivant leur saccage au point de remettre en cause les fondements mêmes d’un réseau qui a fait ses preuves depuis deux décennies. C’est le message martelé par la CSN au terme de la deuxième et dernière journée de la consultation nationale sur la réussite éducative initiée par le gouvernement du Québec sur les problèmes et les défis qui confrontent le réseau de l’éducation.
Dans le cadre de la rencontre tenue au Centre des congrès de Québec, la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, a insisté sur le rôle essentiel des services de garde éducatifs en centres de la petite enfance (CPE), en service de garde en milieu familial régi (RSG) et en milieu scolaire. « C’est le premier maillon du réseau d’éducation. Et il est urgent que le ministre concilie ses actions et ses paroles. Reconnaître l’apport du personnel des services de garde, leur attribuer un rôle dans la prévention et le dépistage des problèmes de développement, notamment par leurs interventions auprès des enfants de milieux défavorisés ou qui éprouvent des difficultés, c’est tout à fait louable. Mais procéder comme le fait son gouvernement au démantèlement des CPE et des services de garde en milieu familial régi, ce n’est absolument pas cohérent ! »
Mme De Sève a aussi souligné l’importance de reconnaître les services de garde en milieu scolaire comme service complémentaire au régime pédagogique, ajoutant qu’il faut par ailleurs s’attaquer aux inégalités qu’un système d’éducation à deux vitesses engendre : « Au fil des ans, les pratiques de sélection dans les écoles ont contribué à la création de deux réseaux parallèles. Le premier, qui sélectionne et trie les élèves sur le volet. Le second, essentiellement public, qui accueille tous les autres et qui doit mener vers la réussite des élèves rencontrant le plus de difficultés. Un tel système à deux vitesses n’assure pas l’égalité de chances. »
La vice-présidente a aussi abordé la question de l’éducation aux adultes, un autre enjeu du droit à l’éducation : « Le gouvernement fait preuve de désintérêt et de désengagement envers la formation des adultes et la formation continue. Ainsi, le Québec enregistre un des taux de participation à des activités de formation les plus faibles au Canada parmi la population âgée de 18 à 64 ans. Il faut remédier à cette situation et prendre les mesures pour que les adultes aient eux aussi accès à l’éducation tout au long de la vie ».
Enfin, Mme Véronique De Sève a souligné la nécessité d’un réinvestissement majeur en éducation. « Après les compressions de près d’un milliard de dollars au cours des dernières années, il va falloir réinvestir massivement. Les écoles sont en ruine et les personnels à bout de souffle. Il faut réparer les pots cassés du déficit zéro, soutenir la réussite de tous les élèves et fournir les ressources nécessaires à toutes les travailleuses et travailleurs du secteur. Le gouvernement dit vouloir faire de l’éducation une priorité nationale ? Si cela est vrai, alors les prochains budgets, dont celui du printemps 2017, devront refléter clairement cette volonté », de conclure Mme De Sève.
À propos de la CSN
La CSN est l’une des organisations syndicales les plus représentatives dans le secteur de l’éducation avec plus de 22 000 travailleuses et travailleurs en services de garde en centres de la petite enfance, en milieu familial régi et en milieu scolaire. Elle regroupe également la majorité des enseignantes et des enseignants dans 46 cégeps et 10 universités au Québec. Plus globalement, la CSN regroupe plgius de 325 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privés que publics.