Les centrales syndicales observent que le retard de la rémunération globale des salarié-es de l’État par rapport aux autres travailleurs québécois constituent encore aujourd’hui un obstacle à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre au sein des services publics québécois.
Dans son rapport annuel consacré à la rémunération des salariés de l’État, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) constate que la rémunération globale – incluant le régime de retraite et autres avantages sociaux – des travailleuses et des travailleurs du secteur public accuse un retard de 9,3 % par rapport aux autres salariés québécois, et ce, pour des emplois comparables. Une situation jugée stable par l’ISQ comparativement à son dernier rapport publié à pareille date l’an dernier.
« Nous dénonçons cette situation depuis plusieurs années, rappelle la présidente de la CSQ, Louise Chabot. Ce retard salarial rend difficile le recrutement de nouveaux salariés dans les réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation. La population québécoise désire avoir accès à des services publics de qualité. Nous devons donc accepter de rémunérer adéquatement les employés qui offrent ces services. »
Pour certains titres d’emploi comme ceux des ouvriers spécialisés, l’écart de la rémunération globale s’élève à plus de 40 %. « Les jeunes qui sortent de nos écoles ne sont pas idiots, déclare Daniel Boyer, président de la FTQ. Pourquoi envisageraient-ils de faire carrière dans les réseaux de la santé ou de l’éducation quand le secteur privé demeure beaucoup plus attrayant? Poser la question, c’est y répondre. »
Pour la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, le gouvernement doit poursuivre les travaux relatifs aux mesures d’attraction et de rétention dans le secteur public. « Il a été convenu avec le gouvernement d’instaurer des mesures particulières visant à améliorer la capacité de nos réseaux publics à attirer de la main-d’œuvre. C’est le cas des primes d’attraction pour les ouvriers spécialisés ou les psychologues, notamment. Nous avons également mis sur pied avec le Conseil du trésor de nombreux comités de travail visant à améliorer ces mesures. Le Conseil du trésor doit maintenant amorcer ces travaux avec tout le sérieux qu’exige l’état des lieux effectué par l’ISQ aujourd’hui. »