Plusieurs centaines de membres du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC–CSN) manifestent aujourd’hui au centre-ville de Montréal, devant les bureaux de Travaux publics et services gouvernementaux Canada. Ils somment le gouvernement de régler, une fois pour toutes, les problèmes qui affluent depuis la centralisation des services de paye en 2014 et qui ont explosé au cours des derniers mois, avec l’implantation du logiciel appelé Phénix.
« Nous travaillons avec les plus dangereux criminels du pays. Nous veillons, au quotidien, à la sécurité des Canadiennes et des Canadiens. Notre travail, nous le faisons à 100 %, payez-nous 100 % de ce qui nous est dû. Voilà ce que nous sommes venus dire au gouvernement », a lancé Jason Godin, président national d’UCCO-SACC–CSN.
Comme des dizaines de milliers d’autres employé-es de la fonction publique canadienne, de nombreux membres d’UCCO-SACC–CSN sont victimes des ratés du nouveau système Phénix. Les problèmes sont multiples : employé-es privés de paye, report de l’émission des relevés d’emploi empêchant l’obtention de prestations diverses, non-versement de primes ou d’indemnités, erreurs d’échelon, taux d’imposition erroné, etc. « Seulement pour la région du Québec, les problèmes touchent plus d’une centaine d’agentes et agents correctionnels. Certains d’entre eux subissent ces problèmes depuis plus de six mois, ce qui génère non seulement des difficultés financières, mais aussi un stress important. Ils sont exaspérés, au bout du rouleau », a ajouté Frédérick Lebeau, président de la région du Québec pour UCCO-SACC–CSN.
La pression mise par UCCO-SACC–CSN et les autres syndicats de la fonction publique au cours des derniers mois a forcé le gouvernement à ouvrir un bureau satellite à Gatineau et à engager 100 personnes supplémentaires pour y travailler. Mais, pour l’instant, les résultats ne sont pas au rendez-vous et les problèmes subsistent. Le ministère en charge du Centre des services de paye s’était engagé cet été à ce que tous les problèmes soient réglés au 31 octobre, mais il a dû revenir sur sa promesse il y a quelques jours. Pour Frédérick Lebeau, il n’y a rien de surprenant à cette volte-face : « La date du 31 octobre, ça ressemblait plutôt à une mascarade d’Halloween… Actuellement, pour chaque cas qui se règle, un autre problème apparaît. Chaque semaine, nous avons de nouveaux membres qui nous arrivent avec des payes incomplètes. Nous en avons assez des excuses ! C’est le gâchis du gouvernement, il doit le régler. »
Une première manifestation des agentes et agents correctionnels pour dénoncer les problèmes du système Phénix s’est tenue au Nouveau-Brunswick le 18 août dernier. Aujourd’hui, en plus du rassemblement de Montréal, les membres d’UCCO-SACC–CSN manifestent aussi à Prince Albert, en Saskatchewan. « Nous sommes unis dans cette lutte pour recevoir ce qui nous est dû. Nous ne lâcherons pas tant que tous les problèmes de paye ne seront pas résolus », a conclu M. Godin.