Rapport de la protectrice du citoyen

La CSN appelle à une profonde réflexion sur l’avenir du réseau public de santé et de services sociaux

Les constats sévères que dresse la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, dans son dernier rapport, en particulier en ce qui a trait à la réforme Barrette, aux soins à domicile et aux services sociaux, ne sont pas une surprise pour la CSN. L’hypercentralisation des structures, la dégradation de l’accessibilité et de la qualité des services à cause de mauvaises décisions bureaucratiques, notamment pour les plus vulnérables, sont le quotidien des 120 000 travailleuses et travailleurs du réseau public de santé et de services sociaux, membres de la CSN. Ne serait-il pas temps d’écouter davantage ce que les travailleuses et les travailleurs ont à dire ? Après tout, ces écueils majeurs que dénonce aujourd’hui la Pprotectrice du citoyen, étaient appréhendés par les syndicats CSN, et ce dès le dépôt du projet de loi 10, vaste réforme finalement imposée au réseau après son adoption sous bâillon.

« Plus de la moitié du rapport annuel de la protectrice du citoyen est consacré au réseau de la santé et des services sociaux. C’est dire à quel point les problèmes sont nombreux, souligne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Nous partageons globalement ces constats et nous sommes d’avis qu’un temps d’arrêt s’impose pour faire le point sur la réforme et voir dès maintenant à redresser la situation, au bénéfice de toute la population québécoise. »

Hypercentralisation
La principale inquiétude de la CSN à l’égard du projet de loi 10 concernait la centralisation autour de superstructures médicales au détriment des services sociaux. « La protectrice du citoyen confirme ainsi ce que nos membres dénoncent depuis déjà un certain temps, c’est-à-dire que des citoyennes et des citoyens parmi les plus vulnérables de notre société ont vu leurs services diminués, voire carrément abolis. Nous nous attendrions des établissements qu’ils mettent tout en œuvre afin de protéger ce volet essentiel de leur mission car ces services de proximité, notamment psychosociaux, sont moins visibles et que ces usagères et usagers sont moins en mesure de bien faire valoir leurs droits. C’est complètement le contraire qu’on voit et c’est inacceptable », dénonce Jean Lacharité.

La protectrice du citoyen se montre particulièrement critique face à la dégradation de l’accès et de la qualité des services en déficience, en santé mentale, en aide aux jeunes en difficulté et dans les centres d’hébergement. Elle note également une dégradation de la situation dans les soins à domicile et ce, malgré qu’elle ait déjà dénoncé la situation en 2012 et 2015.

Soins à domicile
Dans les soins à domicile, la CSN partage l’avis général de la protectrice du citoyen. « Deux éléments doivent être soulignés à traits rouges, ajoute Jean Lacharité. D’abord, la démonstration n’est plus à faire que les soins à domicile sont le moyen le plus économique d’assurer le droit de vieillir dans la dignité à tous les aîné-es. La majorité des aîné-es souhaitent demeurer chez eux le plus longtemps possible. Comme société, nous devons faire beaucoup plus que cela leur soit accessible. En outre, il est important d’assurer aux travailleuses et aux travailleurs de ces services de bonnes conditions de travail. De cette façon, nous nous assurons d’une main-d’œuvre qualifiée et stable pour répondre à la demande qui explosera au cours des prochaines années. Dans le réseau public, les spécialistes de ces services sont les auxiliaires de santé et de services sociaux. Ces salarié-es du réseau public ont l’immense avantage d’être en lien constant avec tous les intervenants du réseau au sein d’équipe multidisciplinaires et nous pensons qu’il faut miser plus que jamais sur ces salarié-es, dans les CLSC, pour assurer des services de qualité. »

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