Pour une véritable relance de la construction navale
Au fil des ans, la CSN et la Fédération de la métallurgie, maintenant devenue la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM), se sont régulièrement intéressées à l’industrie de la construction navale. Il y avait toutefois un bon moment que le mouvement CSN n’avait pas actualisé sa réflexion sur le devenir de cette industrie. L’occasion de refaire le point sur ce secteur d’activité nous a été donnée par le conseil confédéral, lors de sa réunion de décembre 2012, demandant une mise à jour de nos positions relativement à cette industrie, de manière à complémenter les éléments de la politique industrielle CSN qui a été déposée à ce même conseil. La relance du chantier naval Davie, depuis un an et demi, rend la mise à jour de nos positions d’autant plus pertinente. La première section de l’analyse fait état des tendances de l’industrie au plan mondial. Le secteur a connu une croissance sans précédent de 2002 à 2007. Depuis, la construction navale connait des temps plus difficiles, en raison du ralentissement de la croissance du commerce international et de l’excès de capacité de production occasionné par le boom. Cet excès devrait se prolonger au-delà de 2020. Le Québec, tout comme le Canada et l’Amérique du Nord, est un joueur marginal dans l’industrie mondiale, qui est dominée par la Chine, la Corée du Sud et le Japon. L’Europe continue de s’accrocher aux marchés de niche à haute valeur ajoutée.
La deuxième section rappelle l’évolution de l’industrie de la construction navale au Canada et au Québec. Le déclin du secteur depuis la Deuxième Guerre mondiale est documenté et une attention particulière est portée à la situation du chantier Davie. Les capacités des autres chantiers navals présents au Québec sont aussi brièvement décrites.
La troisième section revient sur les recommandations de la stratégie intersyndicale- patronale de 1999 et du Partenariat national pour le secteur de la construction navale et maritime industrielle de 2001. Ces recommandations concernent le respect des règles du commerce international, l’ouverture des marchés et les mécanismes de financement offerts aux acheteurs de navires et demeurent pertinentes aujourd’hui. Toutefois, il est désormais clair que certaines d’entre elles ont peu de chance d’être adoptées, non seulement en raison de l’opposition du gouvernement fédéral, mais aussi de la structure de l’industrie mondiale de la construction navale.
La quatrième section présente des politiques et des mesures qui contribueraient à la relance de l’industrie de la construction navale québécoise à court et à moyen terme. Ces mesures concernent notamment l’accès équitable aux contrats fédéraux, le développement de la filière des navires desservant l’industrie extracôtière, l’utilisation des marchés publics québécois pour soutenir l’activité des chantiers navals, l’accès des chantiers navals à des garanties de remboursement, le maintien et le développement d’une main-d’œuvre qualifiée.