Le secteur préhospitalier Québec–Chaudière-Appalaches

Un coup de barre s’impose!

C’est un véritable cri du cœur qui a été lancé aujourd’hui lors d’une conférence de presse qui réunissait à Québec, les représentants des trois syndicats préhospitalier affiliés à la CSN.

Le président du Syndicat des paramédics de Chaudière-Appalaches (CSN), Marc-Antoine Bilodeau, ne mâche pas ses mots. « On a beau nous donner les dernières technologies et les meilleures équipements mais d’abord et avant tout, si on ne part pas à temps, ça ne donne rien. C’est une réorganisation totale et globale qui doit s’opérer pour les services prehospitalier de la région de Chaudière-Appalaches. Alors que des zones sont régulièrement à découvert et les horaires de « 7/14 » sont légendes, les entreprises ambulancières se livrent une véritable compétition. Il faut cesser de desservir la région en silo et se donner une vision globale et cohérente de la couverture ambulancière. Notre population mérite mieux.»

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Rappelons que lorsqu’il est en horaire de faction (7/14), le paramédic n’a pas de quart de travail comme tel. Il doit assurer une disponibilité continue, mais n’attend pas l’appel de son véhicule. Ainsi, lorsqu’il y a un appel d’urgence, le paramédic doit d’abord se rendre à son véhicule, alors que chaque seconde compte dans les interventions d’urgence.

De l’autre côté du fleuve, le président du Syndicat des paramédics de Charlevoix (CSN), Emmanuel Deschênes, comprend la frustration de son collègue en ce qui concerne les horaires de faction. « Depuis 2008, certains horaires ont été transformé chez nous et la preuve est faite en ce qui concerne l’amélioration concrète des services à la population par un augmentation de la rapidité du taux de réponse. Cela sauve des vies le jour mais la réalité est toute autre pour la soirée et la nuit puisqu’aucun ajout n’a été effectué. Des horaires de faction existent toujours dans Charlevoix. » Cette pratique allonge indûment les délais d’intervention des paramédics. À titre d’exemple, le temps d’intervention selon les objectifs ministériels pour un arrêt cardio-respiratoire est de huit minutes. « Pourtant, en région, le temps moyen de départ se situe aux alentours de treize minutes. Faut croire, que pour le ministère, lorsque les gens prennent la décision de s’installer en région, ils prennent aussi la décision d’avoir moins de services », se désole Emmanuel Deschênes.

Fréderic Maheux, représentant de l’Association des Travailleurs du préhospitalier (APTH–CSN) dénonce la surcharge de travail qui afflige les paramédics de la grande région de Québec ce qui entraine des conséquences graves. « Les paramédics doivent manger quand ils ont le temps et les heures supplémentaires s’accumulent en fin de quart ce qui contribue à une augmentation de la fatigue. Les employés à temps partiels sont continuellement sur appel et doivent donc être disponible en tout temps. Le stress et l’anxiété s’accumulent et font que la détresse psychologique chez les paramédics est à un niveau record. Pourtant, le travail doit être sans faille, des vies en dépendent. »

Alors qu’un coup de barre s’impose pour mieux organiser les services préhospitaliers, voilà que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette annonce son intention de se désengager de la négociation collective. « Ceci ramènera le secteur 30 ans en arrière », dénonce Denis Bertrand, vice-président régional Québec-Chaudière-Appalaches pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Si nous voulons améliorer concrètement la situation, ça passe par une table de négociation centrale. »

« Les entreprises ambulancières ont le nez trop collé sur la vitre. Ce n’est que par une table centrale avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, qui finance en totalité les services, que nous pouvons espérer régler les nombreux problèmes qui affligent le réseau préhospitalier. Cela ne sera que bénéfique pour la population de Québec-Chaudière-Appalaches », afffirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

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Dans les prochaines semaines, le secteur paramédic CSN de la région de Québec-Chaudière-Appalaches a la ferme intention de se faire entendre et de se faire voir.

« Nous ne pouvons continuer comme ça, les personnes que nous représentons n’en peuvent plus et il est grand temps que la population soit saisi de ce qui se passe vraiment », conclut Fréderic Maheux.

À propos

Les syndicats du secteur préhospitalier CSN regroupent près de 3600 membres répartis sur tout le territoire québécois, dont plus de 400 sur le territoire de Québec-Chaudière-Appalaches. La FSSS–CSN compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur préhospitalier et dans le secteur de la santé et des services sociaux.

Fondé en 1918, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activités.

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