À la suite de la publication du rapport de la Vérificatrice générale sur la gestion de la SAQ, le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP-CSN) tient à souligner une réalité complètement occultée du rapport.
Dans de nombreux commerces de détail comparables aux succursales de la SAQ, on procède au marchandisage en dehors des heures d’ouverture des commerces. Toutefois, à la SAQ, tout le travail lié à la réception et la mise en tablette des marchandises, à la mise en place des promotions, à la gestion des étalages, aux changements de prix, à la prise d’inventaire et à la planographie s’effectue durant les heures d’ouverture. La SAQ a instauré ce modèle en 2008, à la suite d’un rapport de la firme Price-Watherhouse-Cooper sur l’optimisation des ressources.
Il va de soi que ces tâches ne peuvent être effectuées lors des périodes d’achalandage important. De fait, c’est en début de semaine, alors que l’achalandage moindre le permet, que les travailleuses et les travailleurs remplissent ces obligations incontournables pour tout commerce de détail. Il s’agit d’une caractéristique importante de la gestion de la SAQ dont la Vérificatrice générale ne semble pas tenir compte lorsqu’elle relève que les heures de travail attribuées aux salarié-es ne sont pas équilibrées par rapport à l’achalandage. « Nous déplorons que la SAQ n’ait pas mis en perspective cette réalité qui échappe à la Vérificatrice générale et au public, réagit le président du syndicat, Alexandre Joly.»
« De plus, on demande toujours à la SAQ d’avoir les prix les plus bas, en ignorant complètement les effets qu’une telle politique peut avoir sur la santé publique, enchaîne-t-il. On oublie aussi de mettre l’accent sur les dividendes versés par la SAQ qui ont augmenté de 64 % en dix ans. Que se passerait-il si la SAQ n’atteignait pas les objectifs de dividendes demandés par le gouvernement ? On peut facilement avancer que nos détracteurs habituels demanderaient la privatisation de la SAQ sous prétexte qu’elle n’est pas assez rentable. Dans une telle logique, on ne s’en sort jamais parce qu’on nous demande une chose et son contraire ! Et on met de côté, encore une fois, le rôle social de la SAQ, conclut-il. »
Le SEMB-SAQ et la CSN mènent activement campagne depuis plusieurs mois contre la privatisation de la SAQ. De nombreuses études démontrent que la vente de la SAQ et la libéralisation du marché iraient à l’encontre du bien commun, et ce, à de nombreux égards.