Au terme d’une tournée de consultations des assemblées générales de leurs syndicats, plusieurs fédérations du secteur public de la CSN ont entériné les ententes de principe intervenues avec le gouvernement en décembre dernier, et ce, tant à la table centrale qu’aux tables sectorielles de négociation. C’est le cas pour la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) et la Fédération des professionnèles (FP).
Réunis en conseil fédéral de négociation, les délégué-es de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) ont pour leur part adopté, le 11 mars dernier, une proposition visant à recommander à leurs syndicats d’entériner l’entente de principe intervenue entre la CSN, la FSSS et le gouvernement du Québec quelques jours plus tôt et qui inclut l’entente de principe obtenue par le Front commun en décembre. Celle-ci devra maintenant être adoptée par l’ensemble des assemblées générales des syndicats.
Rappelons qu’après l’entente de principe convenue entre le Front commun et le Conseil du trésor, trois fédérations du secteur public de la CSN (FEESP, FNEEQ et FP) avaient recommandé son adoption aux assemblées générales de leurs syndicats. La FSSS–CSN avait plutôt opté pour en recommander le rejet, ce qui fut confirmé au terme de la consultation de ses syndicats.
« Nous avons toujours indiqué qu’une entente de principe appartient aux agents négociateurs, à savoir nos fédérations du secteur public, et que la décision revenait aux membres des syndicats dans leur assemblée générale, rappelle Jacques Létourneau, président de la CSN. En ce sens, nous avons maintes fois affirmé que nous soutiendrions nos fédérations, nos syndicats et nos membres jusqu’à la signature de leurs conventions collectives, quelle que soit leur décision. C’est pourquoi nous avons accompagné et soutenu les membres de la FSSS jusqu’à la conclusion d’une entente satisfaisante. »
L’entente intervenue le 8 mars prévoit une contribution supplémentaire de 18,5 millions de dollars par année du gouvernement au régime d’assurance collective de la FSSS et de la FP ainsi qu’à celui de la FEESP. Elle prévoit également que les primes versées aux psychologues ainsi que certaines autres liées au travail dans le Grand Nord, dans les CHSLD et avec les clientèles présentant des troubles graves de comportement, que le gouvernement avait abolies unilatéralement à l’échéance de la convention collective, seront versées rétroactivement au 1er avril 2015.
« Le nouveau président du Conseil du trésor, Sam Hamad, répétait depuis son entrée en fonction que, pour des principes d’équité et de justice entre les travailleuses et les travailleurs du secteur public, il ne mettrait pas un sou de plus dans cette négociation, souligne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN responsable des négociations du secteur public. Nous avons fait valoir au gouvernement que certaines organisations syndicales, représentant des salarié-es du réseau de la santé et des services sociaux et du personnel de soutien des commissions scolaires et des cégeps, avaient convenu en 2010 d’ententes administratives prévoyant la bonification de la contribution de l’employeur à leur régime d’assurance. Par principe d’équité, nous pouvions légitimement y avoir également droit. Avec l’ajout de la rétroactivité des primes, c’est plus de 80 millions de dollars supplémentaires injectés dans l’entente qui amélioreront le pouvoir d’achat des membres de la CSN. »
« Le gouvernement ne pouvait ignorer que les 110 000 membres de la FSSS avaient jugé insatisfaisante l’entente de principe conclue en décembre, souligne Jacques Létourneau. À la manière CSN, malgré des débats parfois difficiles, mais qui représentent la vie démocratique qui nous anime, nous avons accompagné nos membres dans leur choix et avons pu bonifier l’entente afin qu’elle soit jugée satisfaisante. Et ce, pour l’ensemble des composantes de la CSN. C’est ça, la manière CSN ! » n