Négociation coordonnée dans les centres d'hébergement privés pour aînés

Près d’une centaine de personnes réunies devant la résidence Duplessis envoient un message sérieux aux employeurs de la région

Les délégué-es syndicaux représentant les centres d’hébergement privés pour aîné-es affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), appuyés par des travailleuses et travailleurs du secteur public, se sont réunis aujourd’hui devant la résidence Duplessis à Trois-Rivières pour lancer un avertissement à l’employeur. « Nous ne sommes pas ici pour négocier sur la place publique, mais nous tenons à aviser le propriétaire Chartwell et les autres employeurs concernés : attendez-vous à ce que les employé-es n’acceptent aucun recul sur leurs conditions de travail et mettent tout en place pour qu’elles s’améliorent », a d’abord souligné le représentant nouvellement élu du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN, Gilles Gagné.

Les syndiqué-es des résidences privées méritent mieux

Le président du Conseil central du Cœur du Québec, Paul Lavergne, rappelle à quel point le marché des centres d’hébergement privés est en croissance. « La Mauricie a connu des suppressions de milliers de lits dans le secteur public au cours des dernières années. Or, ces fermetures de lits doivent être absorbées par le privé », explique-t-il d’abord en ajoutant : « La création des CIUSSS contribuera aussi à favoriser l’éclosion de résidences privées en raison du territoire incroyablement vaste que ces mégastructures sont appelées à couvrir. Une personne habitant à La Tuque ne pourra pas toutes les semaines faire trois heures de route pour aller visiter ses parents dans un CHSLD à Victoriaville. Dans ce contexte, des résidences privées seront appelées à ouvrir leur porte : il faut que les propriétaires actuels et futurs comprennent que l’expertise et le dévouement de leurs employé-es, ça se paye. »

La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Nadine Lambert, déplore de son côté que cette recrudescence du privé se fasse actuellement au bénéfice des propriétaires et au détriment des travailleuses et travailleurs des résidences privées. À cet effet, elle dresse un portrait de la compagnie qui détient la résidence Duplessis. « Chartwell brasse des milliards en bourse et vient tout juste encore de verser des dividendes importants à ses actionnaires, souligne-t-elle. Malgré ses avoirs démesurés, cette compagnie cherche à limiter par tous les moyens l’amélioration des conditions de travail des personnes qu’elle embauche. Nous allons tout mettre en œuvre pour l’empêcher de porter atteinte aux employé-es de la résidence Duplessis ainsi que de toutes les résidences qui lui appartiennent et qui sont visées par cette négociation coordonnée. Je vous en passe un papier », a-t-elle enchaîné.

Aucun recul

Gilles Gagné rappelle finalement que les employé-es des centres d’hébergement privés pour aîné-es, principalement des femmes, accusent des retards importants sur le plan des conditions de travail par rapport à d’autres secteurs. « La rémunération moyenne des travailleuses et travailleurs en résidence privée est de 12 $ et se situe donc tout près du salaire minimum, fait-il remarquer. Je le répète : d’aucune façon nous n’accepterons de faire quelque concession que ce soit sur nos conditions de travail. La négociation coordonnée vise plutôt à nous permettre d’améliorer un tant soit peu notre qualité de vie. Notre cause est juste et nous la mènerons jusqu’au bout », conclut-il.

 

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Le Point syndical  printemps-été 2024