Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) joint sa voix aux nombreuses organisations qui s’opposent au projet de loi 70, Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi, dont les travaux en commission parlementaire ont débuté hier.
Le projet de loi prévoit des mesures d’employabilité obligatoires et des pénalités finan-cières pour les personnes qui feraient une première demande d’aide sociale. « Ce pro-jet de loi touchera notamment des jeunes et des personnes issues de l’immigration récente et repose carrément sur des préjugés à l’endroit des prestataires d’aide so-ciale. En coupant l’aide sociale, on prive de ressources des personnes en situation de grande précarité. PL70, c’est l’injustice austère des libéraux qui frappe encore plus fort les plus mal pris », se désole la présidente du CCMM-CSN, Dominique Daigneault. « C’est à la pauvreté qu’il faut s’attaquer, pas aux pauvres ! »
Centralisation des pouvoirs
Le projet de loi présente de nombreux autres problèmes, notamment l’abolition d’Emploi-Québec – un organisme dont la mission de mise en œuvre de programmes et de mesures en emploi est pourtant essentielle – et la dévaluation du rôle de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT). « Le CCMM-CSN parti-cipe aux instances régionales de la CPMT à Montréal et à Laval, rappelle madame Daigneault. De par leur présence directe sur le terrain, les différents représentants, qu’ils proviennent des syndicats, des organismes communautaires, des milieux de la formation ou des entreprises, peuvent proposer des actions concrètes pour répondre aux différents besoins du marché du travail. En reléguant la CPMT à un strict rôle de consultation, le ministère se privera d’une expertise certaine », poursuit la porte-parole syndicale. Elle s’insurge aussi du fait que des frais pourraient dorénavant être imposés aux utilisateurs des services, alors qu’à l’heure actuelle, les personnes désirant être soutenues dans leur recherche d’emploi, par exemple, peuvent l’être gratuitement.
Le CCMM-CSN s’inquiète également des nombreux pouvoirs que le ministre du Tra-vail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale s’arroge avec PL70. « Nous sommes très préoccupés par la centralisation des pouvoirs qu’exercent les ministres du gouverne-ment libéral depuis leur élection. Après l’abolition de nombreux espaces de concerta-tion, que ce soit les conférences régionales des élu-es, les corporations de dévelop-pement économique communautaire ou les forums jeunesse par exemple, les libéraux poursuivent leur opération de destruction de l’État québécois qu’il a fallu des décen-nies à construire », conclut la syndicaliste.
Contre l’austérité – poursuivons la lutte !
Réunis en assemblée générale, les délégué-es des syndicats affiliés au CCMM-CSN se pencheront aujourd’hui sur un plan d’action afin de poursuivre la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard. La lutte au projet de loi 70 est au nombre des batailles qui seront menées au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
À l’instar des groupes qui ont joint la Coalition Objectif dignité, le CCMM-CSN de-mande au gouvernement québécois de retirer son projet de loi 70.
À propos du CCMM-CSN
Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.