Non à la privatisation de la SAQ

Caméra cachée en main, une conseillère de la SAQ visite l’Alberta pour comparer les prix et enquêter

Des magasins privés de vente d’alcool comme ceux de l’Alberta depuis 1993, est-ce mieux en matière de prix, de service et de choix ? Preuve vidéo à l’appui, la réponse est assurément non. En ces temps où l’on nous fait croire que l’austérité est la seule solution pour régler les défis que posent les finances publiques et où le gouvernement québécois cherche par tous les moyens à couper, plusieurs suggèrent de privatiser la Société des alcools du Québec. «Leurs arguments ne tiennent tout simplement pas la route et cachent la soif d’entrepreneurs qui souhaitent mettre la main sur ce commerce lucratif pour la société québécoise», constate Jacques Létourneau, président de la CSN.

Prix souvent plus élevés en Alberta

À la mi-octobre, Julie Bergeron, conseillère à la SAQ depuis une douzaine d’années et une équipe de reportage, ont enquêté dans une dizaine de villes albertaines, des plus petites aux plus populeuses, aux quatre coins de la province. Le constat est frappant. Dans le documentaire Rouges et blanc au pays de l’or noir, ils notent que les prix varient énormément dans les commerces de l’Alberta et sont souvent plus élevés qu’à la SAQ (voir grille comparative des prix en annexe).

Du vin rouge avec de la dinde

«Contrairement aux conseillers de la SAQ, les employé-es embauchés en Alberta sont souvent de simples caissiers qui ne connaissent rien aux vins », déplore Julie Bergeron. Le documentaire d’une quinzaine de minutes regorge d’exemples de la méconnaissance des vendeurs. En ce qui a trait au choix de bouteilles, de façon générale, les tablettes sont bien garnies de produits américains et canadiens. Mais la sélection internationale est limitée.

Dans la vidéo, l’institut de recherche albertain Parkland confirme également, qu’au fil des années, les petits joueurs sont avalés par les grandes entreprises d’alimentation. On assiste à la création d’un oligopole. «Est-ce que l’on veut revivre au Québec ce que l’on subit à la pompe depuis que les grandes pétrolières ont tué les indépendants de l’essence ?», questionne Katia Lelièvre, présidente du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ, CSN)

Les effets négatifs d’une privatisation

La SAQ remet un milliard de dollars annuellement en dividendes au gouvernement du Québec. Cet argent sert à nous donner des services publics de qualité : santé, éducation, routes, etc. «Une privatisation totale ou partielle de la SAQ provoquerait un manque à gagner important pour la société québécoise, sans nous assurer de meilleurs prix en magasins. On y perdrait collectivement sur tous les tableaux», martèle Jacques Létourneau.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats qui regroupent plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

Le SEMB SAQ (CSN) compte plus de 5 500 membres répartis dans toute la province, dans plus de 400 succursales et centres administratifs de la SAQ.

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