En conférence de presse ce matin, la CSN a sonné l’alarme relativement aux nombreuses annonces récentes modifiant substantiellement l’univers médiatique québécois et canadien. « Nous assistons à des modifications importantes dans le monde des médias sans qu’il n’y ait eu de questionnement ou de débats sur ce que l’avenir nous réserve dans ce domaine. Que ce soit relativement au droit à l’information, à la diversité des voix, à la couverture, à la production et à la diffusion dans les régions, les changements actuels soulèvent plusieurs questions fondamentales qui touchent directement l’intérêt public et les fondements mêmes de la démocratie.
Alors que nous parlions encore récemment de convergence des médias, il serait peut-être plus adéquat d’utiliser l’expression ultra-convergence, une tendance qui semble vouloir prioriser l’information des grands centres au détriment des régions », de déclarer Jacques Létourneau, président de la CSN. Les récents développements comptent notamment, les compressions budgétaires à CBC/Radio-Canada, l’annonce de l’abandon de l’édition papier de La Presse et les changements structurels pour les autres médias propriété de Gesca, la situation financière difficile du journal Le Devoir qui l’incite à développer davantage sa plateforme numérique, les réductions des effectifs à La Presse canadienne, la précarité constante vécue par les journalistes indépendants et l’acquisition par Transcontinental des journaux hebdomadaires de Québecor Média.
« Nous travaillons étroitement avec les artisans des médias de plusieurs régions, dans presque toutes les entreprises médiatiques qui modifient actuellement leurs stratégies de déploiement. Les changements technologiques se trouvent au centre de ces mutations, ce qui influence directement la structure de ces entreprises, le contenant ainsi que le contenu de l’information diffusée. Comme nous l’avons déjà fait avec plusieurs propriétaires de médias, nous souhaitons vivement contribuer à la protection des emplois et de la couverture de l’information en région, tout en soutenant le droit du public à l’information qui les touche dans leurs communautés », de proposer Pascale St-Onge, secrétaire générale de la Fédération nationale des communications-CSN. « Nous devons débattre de toute urgence sur l’avenir des médias.
À la CSN, nous avons toujours été d’avis que l’information n’est pas une simple marchandise qui peut être laissée au libre marché. En ce sens, nous lançons un appel urgent aux forces vives qui soutiennent la diversité des voix, et ce, partout au Québec et au Canada », de conclure le président de la CSN.
La Fédération nationale des communications-CSN regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.