Radio-Canada/CBC

Le rapport du Sénat dénoncé par la FNC et le SCRC

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) ainsi que le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) dénoncent le rapport Le moment est venu de changer : CBC/Radio-Canada au vingt et unième siècle, rendu public cette semaine par le Comité sénatorial permanent des transports et des communications. Ils le jugent truffé d’incohérences et considèrent qu’il ne propose pas de solutions viables aux réels problèmes du producteur et diffuseur public.

« La grande majorité des recommandations issues de ce rapport ne fait qu’appuyer les valeurs du gouvernement Harper, soit réduire encore le financement public attribué à CBC/Radio-Canada, rendre sa gouvernance toujours plus dépendante du parti au pouvoir et favoriser la privatisation d’une majorité des activités de la société d’État, proteste Pascale St-Onge, secrétaire générale de la FNC-CSN. Les idées énoncées vont complètement à l’inverse des engagements électoraux de tous les autres partis politiques fédéraux. En sachant que la plupart des sénateurs ayant participé à ce rapport ont été nommés par le gouvernement Harper, on peut dire que le jupon dépasse ! »

Le comité recommande de réduire la dépendance du diffuseur public aux crédits parlementaires en augmentant sa part de revenus privés, tout en mentionnant que CBC/Radio-Canada doit présenter une programmation qui n’est pas offerte par les diffuseurs privés. « Les recommandations qui touchent au financement n’ont aucun sens et ne tiennent pas compte de notre mandat. C’est le financement public qui nous permet de présenter du sport amateur par exemple ou des concerts de musique classique. En réduisant les crédits parlementaires, c’est justement ce genre d’émission que nous n’aurons plus les moyens de faire », soutient Isabelle Montpetit, présidente du SCRC.

Les propositions qui traitent de la gouvernance ne règlent pas non plus les problèmes d’indépendance et de transparence de la société d’État. Par exemple, le rapport suggère que le PDG soit nommé par le conseil d’administration plutôt que par le bureau du premier ministre comme c’est le cas actuellement. « Cette mesure ne fait que donner l’illusion d’indépendance, car les membres du conseil d’administration sont eux-mêmes nommés par le bureau du premier ministre », souligne madame Montpetit.

Une administration centralisée

D’autres recommandations sont problématiques. Le comité affirme que la programmation doit refléter toutes les régions du Canada. Or, du même souffle, il propose que toutes les administrations soient rapatriées dans la Capitale nationale. Comment être collé aux différentes réalités régionales si toutes les orientations sont décidées à partir d’Ottawa plutôt que localement ?

Également, le rapport suggère que l’ensemble de la programmation radio-canadienne, à l’exception des nouvelles et de l’actualité, soit produit à l’externe et que la société d’État doive se départir de tous ses actifs, tout en précisant qu’elle doit faire preuve de jugement dans son utilisation des fonds publics. Or, plusieurs rapports ont démontré que la production indépendante coûte plus cher aux contribuables et qu’il est absolument illogique de louer avec de l’argent public des locaux au privé plutôt que de préserver des actifs qui appartiennent au peuple canadien.

« Pour nous, ce rapport est à rejeter du revers de la main. Peu de recommandations tiennent la route et s’inscrivent dans la réalité du rôle et de la mission du diffuseur public. Vivement les élections fédérales afin qu’un nouveau gouvernement redonne à CBC/Radio-Canada les moyens d’être le diffuseur public auquel les Canadiennes et les Canadiens ont droit ! », martèle madame St-Onge.

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