Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Couche-Tard de la succursale située au coin des rues d’Iberville et Jean-Talon se sont dotés d’un mandat de moyens de pression excluant la grève pour la suite de la négociation de leur toute première convention collective.
Les 13 syndiqué-es ont décidé à l’unanimité de mettre sur pied un comité de mobilisation lors d’une assemblée générale spéciale hier soir à Montréal. Leur décision fait suite à la réponse de la partie patronale concernant leurs demandes salariales et pécuniaires. L’employeur soutient qu’il ne peut se permettre d’accorder d’augmentations à ses employés. Couche-Tard a accepté d’ouvrir ses livres comptables afin qu’ils soient vérifiés par une firme externe.
« Par contre, nous ne sommes pas nés de la dernière pluie, affirme Serge Fournier, président de la Fédération du commerce de la CSN (FC-CSN). Nous connaissons très bien le modèle d’affaire de Couche-Tard et ne nous attendons pas à ce qu’il y ait une masse de profits inscrits aux livres de la succursale. »
Le modèle d’affaires Chacune des succursales d’Alimentation Couche-Tard achète ses produits à l’entrepôt de la société situé à Laval. Ce dernier négocie des prix avantageux auprès de ses fournisseurs (par exemple, Alimentation Couche-Tard est un des plus grand acheteur de croustilles au Canada) et revend à prix fort aux succursales qui, ainsi, déclarent de faibles marges bénéficiaires.
« Ce modèle est courant dans le milieu de l’alimentation, plusieurs marchés fonctionnent de la même manière au Québec, poursuit Serge Fournier. Cependant, comme on sait qui est le véritable employeur, nous trouverions indécent qu’Alimentation Couche-Tard continue de geler les salaires de ses employés alors même que le PDG, Alain Bouchard, voit le sien augmenter de 58 % pour s’établir à 3,3 M$ par année ! », s’insurge le président de la FC-CSN.
La suite de la négociation La négociation se poursuivra à l’automne pour les employés de la succursale montréalaise du géant de l’alimentation. Le temps de faire les vérifications comptables et de préparer une stratégie pour la suite des choses.
Rappelons que la succursale d’Alimentation Couche-Tard de Saint-Liboire en Montérégie a adopté, il y a deux semaines, son projet de négociation, identique, à quelques particularités près, à celui des syndiqué-es montréalais.
Toutes les travailleuses et tous les travailleurs de Couche-Tard qui souhaitent se renseigner sur la syndicalisation peuvent le faire en contactant la CSN de façon confidentielle, au numéro suivant : 1 800 947-6177 ou en visitant le site mesyndiquer.qc.ca.
La Fédération du commerce – CSN regroupe plus de 37 000 salarié-es du secteur privé. Quelque 300 000 travailleuses et travailleurs unissent aujourd’hui leurs forces au sein de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).