Tel qu’annoncé le 13 mars 2014, voici le deuxième d’une série de quatre communiqués de presse ayant pour but d’interpeller les candidats sur les grands enjeux du réseau de la santé et des services sociaux afin d’alimenter le débat public pendant la campagne électorale.
Le deuxième thème : privatisation et sous-traitance
Depuis plusieurs années, on assiste à une augmentation des expériences de privatisation dans le réseau. Cette privatisation prend plusieurs formes, que ce soit par le financement, la gestion ou la prestation des services, et plusieurs noms, que l’on parle de sous-traitance, de partenariat-public-privé (PPP) ou encore de recours aux agences privées. Dans tous ces cas, la privatisation croissante du réseau a des impacts sur la qualité des services donnés à la population, sur la capacité du secteur public de répondre à sa mission, sur l’augmentation des coûts et sur l’expertise du personnel qui n’est pas utilisée à sa juste valeur.
Des mythes à déboulonner
Le système public est coûteux Le système public est moins coûteux pour les individus et les collectivités que le système privé. Ainsi, en moyenne (en dollars américains), chaque Suédois dépense par année 3 722 $ pour la santé et chaque Canadien 4 363 $. En contrepartie, chaque Américain dépense 7 960 $.
Le privé est plus performant, plus efficace et plus rentable Il est beaucoup plus dispendieux de gérer une multitude de programmes de santé privés que de gérer un programme public universel. Un système privé ferait exploser les coûts administratifs et provoquerait une multiplication de soins et services de santé superflus au détriment de l’essentiel, entraînant ainsi une multiplication des complications médicales qui devraient alors être prises en charge par le secteur public.
Le privé est, pour ceux et celles qui peuvent se le payer, une solution pour désengorger le réseau public La pénurie de personnel dans le réseau public s’aggrave depuis qu’on a de plus en plus recours au privé. On voit régulièrement des médecins se désaffilier du système public. Des infirmières et d’autres professionnelles du réseau quittent leurs postes pour aller travailler dans le privé. Il est évident que le développement du système privé se fait au détriment de la pérennité du système public.
On nous dit que nous n’avons plus les moyens Pour la période allant de 2003 à 2009, l’État québécois en réduisant le taux d’imposition, s’est privé de plus de 5 milliards de dollars annuellement, ce qui équivaut à peu près au manque à gagner dans le réseau de la santé. À eux seuls, les congés de taxes aux entreprises québécoises représentent 3 milliards de dollars par année. Ces sommes ne sont évidemment pas investies dans les programmes sociaux.
Au Saguenay – Lac-Saint-Jean
Dans la région, la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux est bel et bien débutée : lits de CSSS transférés en ressources intermédiaires (RI) (déjà plus de 100 lits ont été transférés), usagers présentant une déficience intellectuelle et nécessitant des soins spécialisés transférés en RI, jeunes en difficulté transférés en RI, maintien à domicile effectué par des coopératives de soins, travaux d’entretien et de rénovation réalisés par des entrepreneurs privés….
La FSSS-CSN demande donc aux candidats de se répondre à ces questions :
- Quelle est votre définition d’un service public ?
- S’agit-il : d’un service financé publiquement ? D’un service financé et géré publiquement? D’un service financé, géré et dispensé publiquement ?
- Quelle est votre position sur la privatisation et la sous-traitance dans le réseau de la santé et des services sociaux ?
- Dans quelles circonstances pourriez-vous être appelés à faire appel au privé en santé et services sociaux ?
- Quelle est votre position sur le mode de réalisation en PPP et sur les ressources intermédiaires ?
À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs privés et public. La FSSS représente la majorité des travailleuses et des travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux, aussi bien au niveau régional que national.