La Confédération des syndicats nationaux (CSN) participe aujourd’hui aux audiences publiques de la commission d’enquête du BAPE portant sur les enjeux liés à l’exploration et à l’exploitation du gaz de schiste dans le shale d’Utica des basses-terres du Saint-Laurent. Son message est clair : un moratoire complet et immédiat est nécessaire, parce que non seulement plusieurs questions soulevées lors de l’évaluation environnementale stratégique (ÉES) sont restées sans réponses, mais aussi parce qu’il n’existe pas de garanties adéquates pour protéger la population de même que l’intégrité territoriale et environnementale du Québec.
« Une grande partie de la population n’est plus prête à accepter le développement économique à tout prix : le développement doit être profitable sur les plans économique, social et environnemental », soulève d’entrée de jeu le trésorier de la CSN et responsable politique du dossier de l’environnement, monsieur Pierre Patry. Il constate que les retombées qu’on nous fait miroiter sont davantage le fruit d’un lobby pétrolier et gazier qui a atteint une force sans précédent au Québec, ce qui provoque des déséquilibres dans l’influence sur les pouvoirs publics et les médias de masse et, par ricochet, sur l’information disponible pour la population. Cependant, la réalité est tout autre.
La CSN est d’avis que les risques sont réels en ce qui a trait à la contamination de l’eau, notamment en matière de normes de rejet et d’installations d’épuration des eaux propres à cette industrie : insuffisance de connaissances scientifiques essentielles avant de décider d’exploiter ou non le gaz de schiste.
Qui plus est, le manque de connaissances sur les différents produits chimiques rend difficile l’évaluation du potentiel d’exposition des travailleuses et des travailleurs : il est primordial d’acquérir ces connaissances avant l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste. « Il serait inadmissible de faire travailler des gens sans connaître les risques potentiels sur leur santé » insiste monsieur Patry.
Pour la CSN, alors qu’on peine à relancer l’économie du Québec et à obtenir des taux de croissance satisfaisants, une nouvelle révolution énergétique basée sur les énergies propres pourrait relancer notre économie. Nous faisons donc le choix d’opter pour un développement soucieux de l’environnement où les hydrocarbures seront de moins en moins utilisés.
« Notre position concernant l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste n’en est pas une de fermeture et de rejet définitif. Mais nous savons tous aujourd’hui que nous ne pouvons pas continuer à développer à n’importe quel prix. Surtout quand même les motifs économiques mis en avant soulèvent de sérieuses questions. Profitable pour qui ? », de conclure Pierre Patry.
À propos de la CSN
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de près de 2 000 syndicats qui regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec, réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux. Les questions touchant les hydrocarbures l’interpellent, car en tant qu’acteur et partenaire social, la CSN est d’avis que l’utilisation de cette ressource doit se faire avec une empreinte écologique aussi faible que possible et une prospérité économique aussi grande que possible.