Le piquetage pourra continuer à l’hôtel Maritime

Les salariés remportent une importante victoire en Cour supérieure

Plus soucieuse de son image publique que de la qualité des relations de travail dans ses hôtels, le groupe Tidan, qui a déclenché un conflit de travail à l’hôtel Maritime le 30 août 2012, demandait à la Cour d’empêcher les syndiqué-es de tenir des piquets de grève devant ses établissements montréalais. Or, dans un jugement rendu ce 14 janvier, le juge Benoit Emery, de la Cour supérieure rejette cette demande d’injonction provisoire. Les manifestations quotidiennes pourront donc se poursuivre.

Pour le trésorier de la Fédération du commerce de la CSN, Michel Valiquette, cette décision montre que la voie des négociations de bonne foi demeure la seule possible pour ramener la sérénité au Maritime. « C’est une honte de voir cette entreprise tenter de faire taire ses fidèles employé-es par toute sorte de moyens au lieu de s’asseoir et de négocier des solutions avec eux, comme l’ont fait ou le font actuellement ses concurrents, avec succès. Nous comprenons que le groupe Tidan préfère faire les manchettes avec ses lucratives acquisitions au centre-ville de Montréal plutôt que pour ses mauvais coups, mais il n’a que lui-même à blâmer. Après tout, ce sont bien les propriétaires qui ont choisi de déclencher ce conflit pour tenter de forcer les travailleuses et les travailleurs à accepter l’inacceptable. ».

Malgré bientôt cinq mois de conflit, la détermination de la quarantaine de salarié-es du Maritime pour obtenir un contrat de travail négocié satisfaisant ne se dément pas. Soulignons qu’en vertu d’un protocole de solidarité, les membres de 35 syndicats CSN de l’hôtellerie soutiennent financièrement les salarié-es en conflit, qui reçoivent également l’appui du Fonds de défense professionnelle, le fonds de grève des 300 000 membres de la CSN.

Rappelons que l’hôtel Maritime a choisi la voie de l’affrontement parce qu’il ne voulait pas négocier avec ses employé-es, membres de la CSN, qui réclament une convention collective semblable à celles négociées par plus d’une vingtaine de syndicats CSN du secteur de l’hôtellerie au cours des derniers mois. L’employeur prétend que la situation financière de l’hôtel serait trop précaire pour offrir un traitement équitable à ses salarié-es, mais il refuse d’en faire la démonstration en ouvrant ses livres comptables, une pratique pourtant courante dans le secteur. L’employeur exige de plus de nombreux reculs aux salarié-es.

Négociations coordonnées Les nouvelles conventions collectives CSN dans le secteur de l’hôtellerie, qui viendront à échéance à l’été 2016, comportent les mêmes améliorations de conditions de travail. Des augmentations salariales de 3 % par année seront accordées au cours de cette période. Les employeurs hausseront également leur contribution au régime de retraite de 2 % du salaire gagné. Des gains importants ont aussi été obtenus sur l’ensemble des demandes communes quant à la protection des emplois. Les clauses visant à restreindre le travail des cadres ont ainsi été renforcées. D’autre part, les programmes de service réduit d’entretien ménager des chambres ne pourront avoir pour effet de diminuer le nombre d’heures travaillées par les salarié-es. Enfin, les employeurs auront dorénavant l’obligation d’afficher les postes laissés vacants, et ce, selon leurs statuts.

Au Québec, la présente ronde de négociation coordonnée regroupe 35 syndicats représentant 5500 travailleuses et travailleurs du secteur de l’hôtellerie dans les régions du Grand Montréal, de Québec, de l’Estrie, de la Montérégie et de l’Outaouais. Fondée en 1921, la CSN rassemble 300 000 membres, et ce, tant dans les secteurs public que privé.

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