Nouveau plan stratégique pour CBC/Radio-Canada

La privatisation et le démantèlement du diffuseur public au centre du projet de la direction

D’une seule et unique voix, le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN), la Fédération nationale des communications-CSN et la Confédération des syndicats nationaux dénoncent les orientations du plan stratégique dévoilé aujourd’hui même par le président-directeur général de CBC/Radio-Canada, Hubert T. Lacroix.

« La direction procède à 1500 nouvelles abolitions de postes sur cinq ans, dont le tiers dans les 12 à 15 prochains mois, ce qui se traduira par des compressions budgétaires supplémentaires totalisant 100 millions de dollars. Le dévoilement de ce plan stratégique pour les années 2015 à 2020 nous démontre encore une fois que la haute direction de CBC/Radio-Canada effectue des changements majeurs qui démantèlent et privatisent de nombreuses activités importantes de ses opérations, ce qui affecte dangereusement l’avenir du diffuseur public, et ce, sans consultation et surtout, sans mandat. Ces nouvelles orientations signent la mise à mort de la production interne dans tous les secteurs, sauf celui de l’information », de déplorer Alex Levasseur, président du SCRC (FNC-CSN). Ce nouveau montant s’ajoute aux 130 millions de dollars de compressions budgétaires annoncées le 10 avril dernier qui touchaient 657 postes.

Rappelons que depuis 2009, près de 450 millions de dollars ont été retranchés du budget de CBC/Radio-Canada, et que plus de 2110 postes ont été supprimés. Cette nouvelle vague de compressions pousserait ce bilan financier négatif à plus d’un demi-milliard de dollars, des réductions qui impliquent plus de 3600 postes. « Pour les stations régionales, nous revivons un nouvel épisode qui réduit leur rôle auprès des populations qu’elles devraient desservir. Les décisions de la direction de CBC/Radio-Canada réduisent la couverture médiatique des événements que vivent les francophones dans leur communauté. Au final, partout au Canada, c’est la vie démocratique citoyenne qui est menacée. Notre seul diffuseur public au pays a un rôle particulier à jouer dans l’univers médiatique et cette nouvelle annonce arrive dans un climat de tourmente généralisée qui secoue tous les médias au Québec, particulièrement ceux des régions. La direction de CBC/Radio-Canada met en péril le droit du public à une information diversifiée qui doit guider nos choix de société », de dénoncer Pascale St-Onge, secrétaire générale de la FNC-CSN.

Au réseau français, à l’exception d’Ottawa, de Montréal, de Québec et de Moncton, toutes les régions verront leur bulletin de nouvelles passer de 1 heure à 30 minutes. « Sous le signe d’une totale improvisation, CBC/Radio-Canada prend de grandes décisions qui affaiblissent toujours plus le diffuseur public, des décisions majeures qui ouvrent toute grande la porte à la privatisation pure et simple de la Société. Tout ceci se réalise au moment même où pour des raisons idéologiques, le gouvernement Harper tente de museler toutes les sources qui critiquent le bilan politique des conservateurs des quatre dernières années. À la CSN, nous sommes en profond désaccord avec ces politiques et nous le disons haut et fort : nous allons tout mettre en œuvre pour que la population canadienne se débarrasse de ce gouvernement qui détruit tous les outils qui appartiennent à la collectivité », de déclarer Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

« Plus que jamais, nous revendiquons un moratoire sur toute compression budgétaire à CBC/Radio-Canada, celles annoncées au mois d’avril et celles annoncées aujourd’hui même, et la mise en place urgente d’une commission parlementaire publique sur l’avenir de notre seul diffuseur public au pays », de conclure monsieur Levasseur.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1700 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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